Fantasia 2011, Jour 3: Superheroes- Hérotomanie, chronique d’un phénomène annoncé‏

C’était inévitable. Le phénomène était inévitable. Un documentaire le sujet aussi, forcément. Les « real life superheroes »
Voilà de cela plus d’un an, nous avions écrit quelques articles sur la venue inévitable d’un phénomène social, les « véritables » super-héros, alors vaguement émergents. (vous pouvez trouver les articles en cliquant ici et ici) Initialement, le phénomène se voulait évidemment marginal; des clowns qui se promènent en collants, qui donnent des coup de mains aux gens, des sites internets de discussion et des répertoires pour « vrais super-héros ». Rien de bien avilissant. Le tout possédait déjà un certain charme naïf quoique jubilatoire.
Comme nous l’avions postulé, au moins une personne, directement inspirée du comic Kick-ass et du film du même nom, allait forcément tenter l’aventure. D’autres films ont depuis traité du même sujet: Defendor de Peter Stebbings et l’encore Super de James Gunn, présenté   le 21 et le 27 juillet à Fantasia également . Watchmen aura probablement aussi joué un chouïa dans l’équation. Il suffit de voir le macaron qu’arbore fièrement le justicier nommé « Superhero » sur son opulente poitrine dans le documentaire de Michael Barnett.
Il était inévitable que le phénomène évolue.
 Des geeks qui rêvent en 3-D? Du cosplay urbain? Du D&D superhéroïque? Faites votre choix
Pour ma part, au delà de la simple curiosité et d’une condescendance généralisée sur le sujet,  les real-life superheroes sont deux choses. Ils sont tributaires d’une nouvelle et fascinante forme de psychopathologie, une Hérotomanie en somme. Ils sont aussi, très simplement, des individus qui font de leur mieux pour inspirer. Parfois, ils échouent lamentablement. Quand ils y parviennent, cependant, c’est une chose assez magnifique à voir.
C’est le point de vue qu’a décidé d’emprunter le réalisateur Michael Barnett en nous montrant le quotidien de ces défenseurs de la veule et de l’orgelet. Point de simple condescendance ici. En fait, Barnett nous montre différents types de héros. Certains sont risibles. D’autres sont vaguement attachants. Quelques uns impressionnent. Mais collectivement, ils forment un phénomène qui commence à devenir trop important pour qu’on ne fasse qu’en rire. Le tout avec eune facture qui emprunte occasionnellement une esthétique aux comic-books où nos protagonistes deviennent immortalisés dans des cases. Ces scènes sont particulièrement émouvantes. Stan Lee est même de la partie en tant que commentateur.
Mr. Extreme est clairement simplet. Il est grassouillet et totalement déconnecté. Mais dammit, il est valeureux comme 20, le grand dadet! On ne peut que l’aimer. Et vous savez quoi? Il aide vraiment les gens.
 Master Legend est en quelque sorte le Ozzy Osbourne du genre super-héroique. Drôle malgré lui, convaincu de ses capacités. Probablement alcoolique. C’est une évidence que les boulons du bonhomme sont lousse. Et vous savez quoi? Tout le monde apprécie le bonhomme pour sa candeur et sa joie de vivre. Il inspire d’autre à faire comme lui: aider son prochain. 
Et puis il y a Zimmer et son équipe The New-york initiative, qui reprennent un peu les méthodes préconisées par les Street Angels. Ils n’ont pas l’air de deux de pique. On a aussi Dark Gardian, qui chasse les dealers de drogues. Ses individus sont tous en excellent forme et ont des cojones à revendre. Il y aussi LIFE, un jeune juif aussi inspirant qu’il est articulé, qui rend un hommage direct aux super-héros de la première génération, justement créés par des juifs.
J’ai moi même deux identité. Le cinéphile et le geek. 
Le cinéphile est allé voir le documentaire de Barnett avec une pointe de cynisme. Il s’est retrouvé profondément ému et troublé. Et si…ces étranges personnages avaient raisons, malgré le ridicule de toute cette mascarade?
Et vous savez ce que le geek en moi voulait faire? 
Je voulais hurler de joie. Peut-être que moi aussi…je pourrais…je ne sais pas…
Naaaaaa. 
-FRANCIS OUELLETTE

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