Zapatou, Luc Bergeron de son vrai nom, est un monteur québécois qui compte des dizaines de millions de visionnements sur sa chaîne, en plus de faire des contrats pour Google (le Zeitgeist entre autres), YouTube et d’autres.
Il a passé une vingtaine d’heures, ces derniers jours, à s’amuser à faire un montage mettant en vedette C-3PO, et ce, sur le succès des années 80 Mr. Roboto de Styx. Le voici!
Imaginée par J.J. Abrams et Jonathan Nolan (frère de Christopher Nolan), la série Westworld, qui sera diffusée en 2016 par HBO, est des plus prometteuses. Mettant en vedette Anthony Hopkins, James Marsden et Evan Rachel Wood, cette série mêlant science-fiction et western est un remake du film du même nom qui est sorti en 1973 et qui avait été réalisé par Michael Crichton. On s’y retrouve dans un parc d’attraction qui fait office de machine à remonter dans le temps. Bien sûr, rien ne se déroulera comme prévu.
Vingt et quelques secondes, c’est bien court, mais tout ça donne vivement envie d’en voir plus!
Au diable les comparaisons avec la jeunesse d’un Dolan ou les sottises du surnom « le Jordy du cinéma d’horreur » (dont j’ai honte d’avoir inventé), le français Nathan Ambrosioni a réussi son défi de scénariser et réaliser un long-métrage d’épouvante à seulement 14 ans. Vive la démocratisation des outils audiovisuels!
Pour ce faire, il a convaincu son père photographe que le tout ne coûterait pas une cenne et qu’il ne manquerait pas un jour d’école; des acteurs amateurs de sa région à jouer dans son film; et même quelques techniciens de métier (notamment côté musique) d’y mettre leur touche. Un pari qui a rapporté gros puisque le film a été présenté au Marché du Festival de Cannes et sera distribué à l’international (dans quelques pays dont la Colombie).
Dans ce long métrage, le rêve de Meredith Langston de devenir enfin mère tourne au cauchemar lorsque les deux soeurs de sang qu’elle a tout juste adopté (Anna et Emilie) s’adaptent difficilement et commence à jouer à des jeux étranges et morbides. Des journalistes d’une émission télé viendra enquêter sur leurs comportements et une véritable descente aux enfers s’ensuivra.
S’inspirant des films de son idole James Wan et des grands classiques du genre dont Blair Witch Project et Shining, on reconnaît les influences dans tous les moindres recoins de ce film, mais Nathan Ambrosiani réussit tout de même à faire entendre sa voix, et ce, avec une certaine inventivité et une ténacité certaine qui laisse présager un futur fort prometteur. La fin qu’il a concocté est surprenante et fortement efficace.
Se balançant entre la caméra subjective d’un found footage et la caméra objective, Hostile trouve son rythme propre; la direction photo dépasse les attentes d’un tel film et le montage est plus que maîtrisé. Malheureusement, on n’a pas peur en écoutant ce film, c’est l’un de ses nombreux défauts, mais tout est pardonné car c’est plus que rafraîchissant de découvrir un tel objet cinématographique.
Tout bon cinéphile, qu’il soit amateurs d’horreur ou non, se doit de voir ce film rafraîchissant!
Après 23 jours de belles folies cinématographiques, la 19e édition de Fantasia tire malheureusement à sa fin. C’est l’heure des bilans (et de commencer à compter les 300 quelques dodos jusqu’à la vingtième). Et de la remise des prix. Voici justement le palmarès complet :
Prix Cheval Noir – Longs métrages
Cheval Noir du meilleur film : Tag (de Sion Sono)
Meilleur réalisateur : Malik Bader pour Cash Only
Meilleur scénario : Tomoe Kanno pour La La La at Rock Bottom
Meilleur acteur : Subaru Shibutani pour La La La at Rock Bottom
Meilleure actrice : Reina Triendl pour Tag
Mention spéciale : Tag (de Sion Sono) pour sa créative, surprenante et incroyable scène d’ouverture meurtrière.
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Prix Satoshi Kon pour l’excellence en Animation :
Prix Satoshi Kon du meilleur long métrage d’animation : Miss Hokusai (de Keiichi Hara)
Mention spéciale : Possessed (de Sam), pour son hommage ludique au cinéma d’horreur.
Prix Satoshi Kon du meilleur court-métrage d’animation : Missing One Player (de Lei Lei)
Mention spéciale : Ghost Cell (d’Antoine Delacharlery), pour son excellence technique et visuelle.
Prix Satoshi Kon pour le meilleur court-métrage familiale :
Une Histoire D’ours (de Gabriel Osorio)
Mention spéciale : La Moufle de Clémentine Robach, pour son charme, la beauté de son animation et son histoire.
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Prix du public :
Meilleur long métrage asiatique :
Or – Love and Peace (de Sion Sono)
Argent – Poison Berry in My Brain et A Hard Day
Bronze – Robbery
Meilleur long-métrage européen ou des Amériques :
Or – Therapy for a Vampire (de David Ruhm)
Argent – Marshland
Bronze – Børning; Turbo Kid » et Shamer’s Daughter
Meilleur long-métrage canadien ou québécois :
Or – Turbo Kid (de Anouk Whissell, François Somard et Yoann-Karl Whissell)
Argent – Bite et Demolisher
Bronze – Limoilou
Meilleur long-métrage d’animation :
Or – Miss Hokusai (de Keiichi Hara)
Argent – Possessed
Bronze – The Case of Hanna and Alice
Pour l’être montréalais que nous sommes, on se doit de critiquer le film pakistanais Anima State plus comme un objet de curiosité que comme un simple film car il y a trop de références historiques et culturelles qui nous échappent en ces 80 minutes où l’on découvre un Pakistan qui nous est insoupçonné. Mais, on se doit aussi de saluer le culot et l’audace de son réalisateur (Hammad Khan) qui souhaitait par cette œuvre mettre en pleine figure de ses compatriotes toute la laideur de la société pakistanaise moderne; il s’en prend aux médias, aux politiciens, quelque peu aux Talibans… et à tout le reste. (On voit même le personnage se masturber devant la victoire pakistanaise lors de la Coupe du monde de cricket, l’un des rares aspects que tous les pakistanais (peu importe leur âge, leur sexe ou leur classe) glorifient.)
Anima State est en quelque sorte un essai audiovisuel subversif sur le passé, le présent et le futur d’un pays en mal dans lequel on y retrouve un homme sans visage qui perpètre une série de meurtres impunis visant des gens de toutes les sphères de la société. En fait, il est recouvert de bandages pour, son propre dire, empêcher sa tête d’exploser. On ne sait pas qui il l’est, d’où il vient; mais c’est parfait, il pourrait être n’importe quel jeune pakistanais tant il agit par la colère de toute une génération de désœuvrés.
La violence en ce film est comme les sentiments de l’antihéros (dont on n’entend jamais le nom), détachée. Les spectateurs en sortent ainsi tachés de sang sans toutefois en être troublés.
Ce film underground ne suit pas une structure de scénario classique, il vire même en œuvre abstraite vers la fin. Malgré l’absence de réels repères cinématographiques et culturels, on passe un bon moment en l’écoutant. Cette thérapie-choc a un petit côté humoristique, presque bon enfant, punk même, qui fait tout son charme. Et malgré son fort côté pakistanais, l’œuvre à l’image de son réalisateur qui vit maintenant à Londres, demeure assez occidentale.
Enfin, à la toute fin, sans vraiment brûler de punch, le cinéaste est en quelque sorte démasqué, il devient un peu fou et il est pourchassé. Image de ce qui l’attend suite à la parution de ce film interdit au Pakistan? Pas nécessairement, mais cela amène une quelconque mise en abyme fort intéressante.
P.-S. On peut en découvrir un peu plus sur ce film et son réalisateur dans cette entrevue donnée l’an passé :
Brianne Davis était une mannequin de 17 ans qui travaillait beaucoup tant dans son Atlanta natale qu’à Miami et qui rêvait des podiums new-yorkais lorsqu’elle s’est retrouvée, par surprise, à jouer une meneuse de claque dans le film Remember the Titans (avec Denzel Washington). Tristement, son rôle a été coupé au montage, mais son expérience fût telle qu’elle a eu la piqûre du jeu d’acteur. Après une petite apparition dans un épisode de Dawson’s Creek en 2001, elle s’est véritablement lancée, en 2005, en interprétant la blonde de Jake Gyllenhaal dans Jarhead. Depuis, elle vit de son art et des millions de téléspectateurs sont tombé sous son charme grâce à de nombreuses apparitions dans des séries télé telles que Veronica Mars, Entourage, True Blood, Desperate Housewives et Masters of Sex.
Brianne Davis n’est certes encore que peu connue, mais les choses s’apprêtent à changer notamment grâce à son rôle de femme fatale dans le film de « sci-fi noir rétrofuturiste intimiste » Synchronicity, qui était présenté en première mondiale à Fantasia(et qui comme Turbo Kid met en vedette Michael Ironside dans le rôle du méchant).
Avant de plonger dans la petite entrevue qu’elle nous a accordée, voici la bande-annonce dudit film qui est réalisé par Jacob Gentry (The Signal). Vous verrez qu’on y retrouve tous les éléments du film noir avec une touche des années 80 et de Blade Runner.
Rares sont les œuvres thaïlandaises qui se rendent jusqu’à nous; en pensant rapidement, on pourrait ne nommer que le film d’arts martiaux Ong Bak et quelques court-métrages publicitaires fort émouvants qui connaissent un certain succès sur la toile. The Blue Hour d’Anucha Boonyawatana, qui fait actuellement le tour des festivals dont Fantasia et la Berlinale, rejoint non seulement ce groupe d’exceptions, mais il nous surprend par son genre : un drame d’horreur homosexuel.
Onthakan (son titre originale) présente les (més)aventures de Pam, un adolescent gai qui se fait battre par ses confrères de l’école et qui se fait rejeter par sa famille. Il trouve refuge dans les bras du mystérieux Phum qu’il a rencontré sur l’internet et dont ils se donnent rendez-vous dans une piscine abandonnée qui serait, selon ce dernier, hantée par des esprits. Leur relation se développera plus loin que la simple aventure d’un soir promise et ils retourneront à cette piscine qui deviendra de plus en plus effrayante. Enfin, le tout prend une tournure encore plus noire dans un dépotoir lorsque la soif de vengeance fait surface. (Le drame plane au-dessus de Pam comme un vautour dans ce film aux cinquante teintes de bleu.)
The Blue Hour est une œuvre intimiste où l’horreur demeure des plus fines, mis à part pour un quart de seconde. En fait, tout dans ce film est suggérés plutôt que montrés (comme les rares scènes de sexe) et plus le récit avance, plus on progresse dans les eaux troubles du suspense sans jamais, au grand jamais quitter toutes les sortes de tensions.
Le jeu des acteurs est correct, mais les côtés techniques sont plus que maîtrisés. Et le choix des décors est plus que réussi; outre les diverses tensions, le film repose beaucoup sur ces lieux.
The Blue Hour est un film parfait pour le circuit des festivals et une superbe carte de visite pour son audacieux réalisateur (et coscénariste) dont il s’agit de son premier long métrage. Malheureusement, le rythme lent et la longueur excessive du film (96 minutes alors que le tout aurait pu être une dizaine de minutes plus courtes) et la promesse d’une véritable horreur qui ne se matérialise pas font de cette œuvre non pas une œuvre à éviter, mais qu’à considérer. Malgré tout, The Blue Hour se mérite une belle note.
Dans la vie, l’absence de but, l’inaction est le pire des ennemis. La comédie noire indépendante japonaise 100 Yen Love démontre à souhait cette réalité par le biais de son anti-héroïne Ichiko, qui à 32 ans demeure encore chez ses parents en recluse et en véritable loque humaine; elle n’a jamais eu d’emploi et elle est encore vierge.
(Mal)heureusement pour Ichiko, sa sœur vient s’établir à nouveau à la maison; les deux frangines se détestent. Cela sera l’élément déclencheur qui la sortira enfin de la maison. Elle trouvera rapidement un travail au salaire minimum dans un « 100 Yen shop » (en quelque sorte un dépanneur à la Dollarama), un petit logement et puis un copain qui ne l’aime pas vraiment. Et enfin et surtout une passion, une rage plutôt, pour la boxe. Ichiko se jettera corps et âme dans ce sport pour son plus grand bien (et le nôtre).
Il est bien difficile, aux premiers abords, de s’attacher au personnage principal, mais sa progression, l’évolution de sa posture, et sa recherche d’atteinte d’un but font en sorte que l’on prend de plus en plus pour elle, et ce, au fur et à mesure que le film avance.
Ichiko est jouée avec brio par Sakura Ando (qui, soit dit en passant, pratique la boxe depuis qu’elle est adolescente rendant ainsi son interprétation encore plus convaincante. D’ailleurs, l’actrice devrait passer KO plusieurs de ses consœurs dans l’obtention de nombreuses récompenses de meilleure actrice.)
Enfin, il est ardu de reprocher quoi que ce soit à ce film tant il est parfait tant aux niveaux techniques que scénaristiques, sans oublier le jeu des acteurs. Cette abondance de qualité rend la critique de ce long métrage fort ardue surtout quand on n’a pas accroché au film.
100 Yen Love est un film parfait dont l’affection ne laisse pas de place à de demi-mesures, on déteste ou on aime rien de moins.
S’étant fortement inspiré du Livre d’Ézéchiel, troisième de l’Ancien Testament, dont son passage La Vallée des Ossements, les frères Yoav et Doran Paz ont créé une version 2.0 de l’Apocalypse dans le film d’horreur israélien Jeruzalem.
Filmé illégalement ou avec un permis de documentaire dans certains des lieux les plus Saints de Jérusalem, et donc de la planète tout entière, on y retrouve trois jeunes touristes américains qui y sont durant le Yom Kippour. Leur timing est plus que fâcheux puisqu’une des portes de l’Enfer s’ouvrira en ce soir-là, ramenant les morts à la vie dans une forme mi-ange-mi-zombie (et ainsi que d’autres monstres à la King Kong et Marshmallow Man qui sont inutiles au récit). Nos héros se retrouveront alors prisonniers de la Vieille Ville qui est mise en quarantaine par l’Armée et ils devront faire tout pour survivre. Si c’est possible.
Le film est raconter entièrement de la perspective des lunettes Google Glass endommagées d’une des personnages et s’ajoute à cela une utilisation inspirée des applications de géolocalisation, de médias sociaux et de reconnaissance faciale qui amène une approche narrative innovatrice, mais qui peut repousser certains spectateurs. Le tout permet de nombreuses situations amusantes et un plan final de génie.
Bien que les véritables fans d’horreur n’y trouveront pas leur compte, car ce n’est pas bien épeurant; qu’on y retrouve bon nombre de clichés et d’incongruités (comme le fait que la maison au New Jersey a des palmiers); et que les nombreuses gimmicks utilisées par les frères Paz sont plus qu’évidentes, on passe un très bon temps à l’écoute de ce film qui ne saura sûrement pas réellement plaire aux critiques, mais qui rejoindra à coup sûr un large public. (Mais, tous s’entendront que ces cinéastes sont forts, qu’ils ont un talent évident.)
Enfin, étant le tout premier film d’horreur israélien présenté à Fantasia en 19 années, le tout amène un vent de fraîcheur tant sur le festival que sur cette riche cinématographie nationale qui baigne trop souvent dans les drames (de guerre, de religions ou familiales). Mais, Jeruzalem est-il réellement un film israélien? On pose la question, car les frères Paz semblent avoir fait tout en leur possible pour que ce soit une œuvre internationale. Et ils ont réussi!
Scénario quasi improvisé, direction photo mal foutue, budget inexistant, maquillages ridicules, acteurs sans réel talent (hormis l’attachant Gabriel Afolayan), etc., tout ça fait d’Ojuju un mauvais film en tous points. Mais, il n’en demeure pas moins, qu’étant projeté sur grand écran et à Fantasia de surcroît, que l’on vit, par son écoute, une véritable expérience cinématographique qui nous était jusque-là insoupçonnée et dont on ne regrette vraiment, mais alors là, vraiment pas d’avoir vécu. (Les nombreux éclats de rires dans la salle rendaient le tout encore plus jouissif.)
Ojuju transporte les films de zombies dans la réalité exotique et tiers-mondiste d’un bidonville surpeuplé de Lagos, au Nigéria. On y retrouve Romero (Gabriel Afolayan, justement), un stoner qui essaie de se reprendre en main puisque sa copine est enceinte et aussi, bien sûr, se sortir de son quartier malfamé. Mais, après que le revendeur de drogue Fela et son comparse Gaza furent mordus par un homme qui semblait n’être qu’un simple ivrogne, Romero devra se prendre en main beaucoup plus vite que prévu et sortir vivant de son quartier qui est ainsi devenu infesté de morts-vivants. (D’entrée de jeu, on apprend que plus de 70 000 000 de Nigérians n’ont pas accès à de l’eau potable. Voilà ce qui serait la cause de cette épidémie de zombies.)
Après l’Inde, le Nigéria est le deuxième plus grand producteur de cinéma au monde, et Lagos en est le cœur. Mais, rares sont les œuvres de Nollywood qui sortent des frontières subsahariennes. Ojuju fait figure d’exception ayant même eu une critique dans le Hollywood Reporter, où l’influente publication prédit tout de même de grandes choses pour son réalisateur et scénariste C.J. « Fiery » Obasi qui, malgré l’absence de moyens, démontre une ambition qui semble ne connaître aucune limite. On peut dire la même chose de son film.
Enfin, Ojuju est une œuvre parfaite pour découvrir le cinéma à la Nollywood et pour découvrir des réalités africaines qui nous éloignent parfaitement des capsules à la Vision Mondiale ou des rares et sombres actualités du Continent Noir qui parviennent jusqu’à nous. Et, pour le Nigéria plus précisément, de nous éloigner des incessants déversements et autres problèmes liées à l’extraction du pétrole et des massacres de Boko Haram.
P.-S. Il faut ajouter que la finale du film est parfaite, et ce, aussi bien pour ce qu’il arrive à Romero que pour la scène bonus que l’on y retrouve. On n’en dit pas plus.
Le réalisateur et scénariste Jean-François Rivard a dévoilé en primeur, sur son compte Twitter, la première bande-annonce (fort bien montée) de la deuxième saison de Série Noire.
On y retrouve, entre autres, le célèbre Marc Arcand, des situations loufoques et des paysages hivernaux, qui constituent en grande partie l’âme de cette série.
Il faut malheureusement patienter jusqu’en janvier 2016 pour la voir sur nos écrans.
Pour une première année (et pour un public dont plusieurs n’ont pas encore fait leur première année), le festival Fantasia se lance dans une opération de charme envers les familles avec la tenue de Mon premier Fantasia qui présente des sélections de courts-métrages pour enfants.
Cela peut paraître étonnant venant de Fantasia, après tout, on associe habituellement ce festival avec du trash, du gore, de l’étrange… avec des films pour un public mature et averti. Mais, après plus de 18 éditions, plusieurs des cinéphiles qui suivent le festival depuis un bon nombre d’années ont maintenant des enfants et ils souhaitent leur partager leur amour du cinéma à la Fantasia.
Les différentes sélections d’œuvres familiales qui sont présentées visent les 7 à 77 ans, mais elles ont été créées en pensant à un public de 6 à 14 ans sans que le tout soit « bébé lala » pour que les parents puissent tout aussi bien s’amuser. [Et ça marche, j’y ai été sans enfant et j’ai passé un très bon temps.]
Ce qui est bien c’est que le tout est tout à fait gratuit et que cela a lieu au Musée McCord, ce qui permet de (re)découvrir cette institution.
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Voici les prochaines représentations et leur description :
Mon Premier Fantasia au Musée McCord – Carte blanche à l’Office national du film Lundi le 20 juillet à 12 h 30, 14 h et 15 h 30.
Ce programme est une carte blanche offerte à Julie Roy, productrice exécutive au studio d’animation français de l’ONF, qui compte à son actif plusieurs oeuvres couronnées de nombreux prix nationaux et internationaux. Dans le cadre de cette carte blanche. Julie Roy proposera une sélection parmi les meilleurs courts réalisés en animation image par image (stop motion).
Tous les films sont en français ou sans dialogues.
Mon Premier Fantasia au Musée McCord – Programme international 2 Samedi le 25 juillet à 12 h 30, 14 h et 15 h 30.
Au programme, 10 courts animés récents venant des quatre coins du monde, dont l’Allemagne, le Brésil, le Chili, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, les Pays-Bas, la Russie et la Suisse.
Tous les films sont en français ou sans dialogues.
Mon Premier Fantasia au Musée McCord – Programme québécois Lundi le 27 juillet à 12 h 30, 14 h et 15 h 30.
Ce programme, entièrement composé de films québécois, propose 19 courts métrages ou micro-courts récents, certains animés, d’autres avec des acteurs, tous présentés dans le but de vous divertir. Vous y verrez notamment quatres épisodes de l’adorable série Camille raconte et trois sélections familiales de l’Office national du film.
Tous les films sont en français ou sans dialogues.
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Et voici, en exemple, un court-métrage qui a été présenté, lors de la projection du Programme international 1, le samedi 18 juillet dernier.
Le film danois Bridgend nous plonge, nous enferme dans la noirceur d’un groupe de jeunes désœuvrés qui errent en forêt, se baignent nus, allument des bûchers, gueulent le nom de leurs confrères disparus, se saoulent… d’une manière quasi rituelle. Leur seule routine : un nouveau suicide d’un de leurs amis. C’est en cette horreur du mal de vivre, cet univers claustrophobe que Sara se retrouve aspirée, lorsqu’elle emménage avec son père policier dans la petite ville de Bridgend, au Pays de Galle.
Le documentariste danois Jeppe Rønde fait ici une première incursion dans la fiction en restant tout de même près de la réalité, d’une réalité dont on aimerait normalement détourner le regard. C’est qu’entre 2007 et 2012, 79 suicides (presque tous par pendaison et sans lettre d’adieu) ont été rapportés dans le comté de Bridgend; la plupart des victimes étaient des adolescents âgés de 13 à 17 ans. Pendant six années, M. Rønde a visité les jeunes de la région pour chercher à comprendre. De ses recherches, il en a tiré une trame minimaliste mélangeant le cinéma de Larry Clark et le Dogme95 (malgré l’utilisation de musique).
On apprécie cette recherche d’authenticité (notamment l’utilisation de jeunes acteurs non professionnels de la région), quoique ce respect semble avoir emprisonné quelque peu le récit. Bien sûr, on est ici dans un film « inspiré de », donc dans une certaine spéculation, mais on aurait aimé que le tout dégénère dans un véritable carnage que la ville vire véritablement à feu et à sang comme le récit nous laisse présager. (Quoiqu’il nous y mène quelque peu dans une finale maîtrisée aux images fortes. Saluons en passant, la direction photo simple, mais terriblement efficace.) Le développement des personnages laisse à désirer; on ne nous permet pas de comprendre leur psyché. Par cela, on n’arrive pas à s’attacher à Sara. Pour ce qui est des acteurs, Hannah Murray (Skins, Game of Thrones) est correcte dans son interprétation de Sara, mais Josh O’Connor, celui qui joue son copain Jamie, le fils du curé, vole carrément la vedette. Disons qu’il est un Eddie Redmayne en plus badass et moins roux.
Bridgend est un gracieux film coup-de-poing. Mais, on aurait aimé un peu moins de grâce et plus de force de frappe, en ressortir avec notre bouille de cinéphile complètement amochée, ensanglantée. Enfin, il s’agit d’un de ces films dont on n’apprécie pas particulièrement lors de l’écoute, mais qui reste avec nous, nous hante dans les jours suivants.
Quoique pas parfait, Bridgend est un film terrifiant, tragique qui vaut la peine d’être vu.
À l’été 1979, lors d’un match de lutte fort endiablé de la All Japan Pro Wrestling, R2-D2 et C-3PO (ou plutôt deux mecs aux costumes fort douteux) affrontèrent Masanobu Fuchi et la légende de la lutte japonaise Atsushi Onita.