Fantasia 2014 – Boyhood

Vous en avez certainement entendu parlé, Boyhood est cet accomplissement cinématographique du réalisateur Richard Linklater, filmé sur une période de pas moins de 12 années. Ne serait-ce que pour cette raison, le film est intriguant mais est-il divertissant?

Plusieurs personnes m’ont demandé de décrire le scénario de Boyhood depuis la représentation d’hier et je dois avouer que je n’ai pas encore réussi à trouver les bons mots. Boyhood est à propos de rien… et de tout. C’est une fenêtre sur la vie d’une famille américaine dont les parents sont séparés depuis que les enfants, Mason et Samantha, sont très jeunes. On y suit leur quotidien à différents moments et on les voit littéralement grandir et changer devant nos yeux pendant près de 3 heures. Si cette prémisse vous semble ennuyante à mourir, détrompez-vous. Le scénario et les dialogues sont si bien écrits qu’ils semblent complètement naturels, presque improvisés. On a vraiment l’impression d’avoir une porte qui mène à cette famille et que l’on ouvre au hasard pour observer où ils en sont, qui ils sont devenus à ce point dans leur vie. La distribution entière excelle et on s’attache facilement et rapidement aux personnages.

Un détail que j’ai particulièrement apprécié est l’omniprésence de la musique tout au long du film. Le père de Mason et Samantha et musicien et discute souvent de pièces avec ses enfants comme seul un vrai mélomane sait le faire, Mason juge le caractère de son futur co-chambreur par le fait qu’il est grand fan du groupe Bright Eyes, par exemple. Au delà de ça, les chansons qui accompagnent certaines scènes ont étés soigneusement choisies pour représenter l’année et l’ambiance du moment. Par exemple, Blink-182 nous chante Anthem Part Two en 2002, pendant qu’un jeune Mason et son meilleur ami explore le voisinage à vélo.

Boyhood est la définition même d’un « feel good movie« . C’est un film qui donne envie de vivre, d’avoir des enfants, d’appeler ses parents et de serrer nos amis dans nos bras. C’est un tour de force unique en son genre, qui sonne plus vrai que toutes les séries de télé-réalité réunies ensembles.  Lorsque le générique roule au bout de 2 heures 45 minutes, on n’a pas vu le temps passer et on en voudrait encore. À ne pas manquer.

Boyhood sera en salle de cinéma dès ce vendredi 25 juillet.

– Jessy Beaulieu