Cette comédie d’horreur néo-zélandaise nous faire suivre un jeune fan de Heavy Metal. Suite à la mort de sa mère monoparentale Brodie est envoyé, tel un Harry Potter à manteau de cuir, vivre avec la famille de son oncle très religieux. Pour ajouter à l’horreur de la situation, son cousin est un sportif style joueur de football amateur d’intimidation qui se met immédiatement à l’oeuvre pour ruiner la vie déjà misérable de Brodie. Rien n’est franchement mieux à l’école; les gens sont ennuyants, les belles filles n’en ont que pour pour les jocks et Brodie se retrouve enrôlé dans une partie de Donjons & Dragons avec deux tronches, malgré lui. Ce n’est que lorsqu’il fera la rencontre de Zakk, un metalhead endurci. Les deux deviennent amis instantanément et décident de former un groupe de métal qu’ils nomment Deathgasm. Le métal, c’est bien connu, a une réputation de « musique du diable », capable de posséder ceux qui la jouent et l’écoutent. C’est naturellement de la foutaise… mais si c’était vrai?
Deathgasm. Rarement un titre est-il aussi approprié pour décrire le film qui le porte. La quantité de faux sang, de décapitations, de démembrements et autres moments complètement dégeulasses est incroyablement élévée dans ce film, qui contient entre autre une scène entière de jouets sexuels utilisés comme armes. Ça gicle, ça éclabousse, ça déchire et ça recommence, avec une qualité d’effets spéciaux absolument remarquable. Le public de Fantasia a adoré chaque seconde, et avec raison. Le film rappelle les classiques du genre et s’en est manifestement inspiré; Evil Dead, Dead Alive, Bad Taste. Par contre, on ne retrouve pas dans Deathgasm l’âme qui animait les classiques. Le scénario bat de l’aile dès que l’action accélère vers la moitié du film et c’est dommage parce que le début nous offrait une observation très drôle du monde du métal et de ses éléments ridicules qui en font aussi son charme. Les gags visuels restent excellents mais ce n’est pas tout à fait suffisant pour garder notre intérêt jusqu’à la fin. Comme on dit; parfois trop c’est comme pas assez. La projection de Fantasia était plongée dans une ambiance de fête, avec un public parfait qui réagissait aux bons moments, l’expérience était donc tout de même franchement divertissante mais j’ignore si de visionner Deathgasm seul dans son salon livrerait la même satisfaction.
Les personnages sont clichés et les dialogues tombent souvent complètement à plat et vous me direz peut-être que c’est la norme pour le genre mais certains films ont réussi à s’élever au-dessus de tout ça; je pense entre autre à Shaun of the Dead et Housebound, qui partage la même équipe de production que Deathgasm. D’ailleurs, pourquoi le héros marginal tombe-t-il toujours amoureux de la belle fille rangée qu’il transforme alors en metalhead accomplie? Pourquoi ne pas avoir une héroïne déjà badass se joindre à la bande? Ces déceptions n’enlèvent toutefois rien à l’énergie pure et contagieuse du film, qui regorge d’amour autant pour l’horreur que pour le métal et qui est supporté par de solides performances de toute la distribution. Bref, laissez votre cerveau d’intello à la porte, décorez-vous de votre plus beau corpsepaint, crinquez le King Diamond dans le tapis et vous apprécierez Deathgasm. Brvtal as f*ck!