Fantasia 2015 – Synchronicity (Entrevue avec Brianne Davis)

Brianne-Davis-5Brianne Davis était une mannequin de 17 ans qui travaillait beaucoup tant dans son Atlanta natale qu’à Miami et qui rêvait des podiums new-yorkais lorsqu’elle s’est retrouvée, par surprise, à jouer une meneuse de claque dans le film Remember the Titans (avec Denzel Washington). Tristement, son rôle a été coupé au montage, mais son expérience fût telle qu’elle a eu la piqûre du jeu d’acteur. Après une petite apparition dans un épisode de Dawson’s Creek en 2001, elle s’est véritablement lancée, en 2005, en interprétant la blonde de Jake Gyllenhaal dans Jarhead. Depuis, elle vit de son art et des millions de téléspectateurs sont tombé sous son charme grâce à de nombreuses apparitions dans des séries télé telles que Veronica MarsEntourageTrue BloodDesperate Housewives et Masters of Sex.

Brianne Davis n’est certes encore que peu connue, mais les choses s’apprêtent à changer notamment grâce à son rôle de femme fatale dans le film de « sci-fi noir rétrofuturiste intimiste » Synchronicity, qui était présenté en première mondiale à Fantasia (et qui comme Turbo Kid met en vedette Michael Ironside dans le rôle du méchant).

Avant de plonger dans la petite entrevue qu’elle nous a accordée, voici la bande-annonce dudit film qui est réalisé par Jacob Gentry (The Signal). Vous verrez qu’on y retrouve tous les éléments du film noir avec une touche des années 80 et de Blade Runner.


Cela fait déjà dix ans que tu es actrice. Quel est-on plus grand accomplissement selon toi?

OMG! Dix ans semble être si long et si court à la fois. … Je dirais d’avoir ma propre compagnie de production Give & Take Productions avec mon mari, Mark Gantt, de pouvoir travailler ensemble à monter des projets qu’on aime. De pouvoir aussi rencontrer à tous les jours des gens créatifs, des réalisateurs fabuleux comme Jason Reitman, des acteurs que j’admire… De pouvoir jouer des rôles comme Abby (Synchronicity) ou Crissy Lynn dans Prom Night qui est une véritable folle. … En fait, j’aime vivre dans le moment présent, donc je ne peux pas véritablement ne nommer qu’une seule chose.

Et maintenant tu es aussi devenu réalisatrice. Qu’est-ce qui t’as poussé à être derrière la caméra?

C’est une longue histoire que je vais faire courte. Jennifer Blanc-Biehn avec qui j’ai déjà jouée et que j’adore m’a appelé pour me dire qu’elle réalisait son premier film (The Night Visitor) et qu’elle voulait que je joue le personnage principal. Ce que j’ai accepté. Tout a super bien été. Quand la suite est venue sur la table, je me suis offerte comme réalisatrice sans vraiment y penser; je connaissais parfaitement l’univers, les personnages et voilà. Et aussitôt que j’ai commencé, je suis tombé en amour avec tous les aspects de la réalisation, tant la production, la planification. J’étais littéralement en feu tellement que j’étais passionnée.

Et tu as réalisé Psychophonia. Qu’est-ce que tu peux nous en dire rapidement?

C’est un projet qui me tient à cœur. J’ai fini la réalisation en décembre dernier et maintenant nous sommes en plein montage. Le tout devrait être fini d’ici la fin de l’année. J’ai hâte que l’on puisse le découvrir.

Et qu’as-tu appris de Jacob Gentry (Synchronicity) en tant que réalisateur?

Jacob Gentry a créé The Signal. Et aussitôt que j’ai vu ça, j’ai su que je voulais travailler avec lui. Il est tellement créatif et drôle. … Il écrit ses scénarios tellement bien qu’il laisse ses acteurs jouer. Souvent quand il a la prise qu’il désire, ils nous laissent faire nos propres prises ce qui peut amener la scène plus loin. … Je dirais sa rigueur et la liberté qu’il laisse à ses acteurs.

Comment es-tu venu à jouer dans ce film? Tu connaissais déjà Jacob Gentry?

Non. Mais, c’est drôle on vient tous d’Atlanta! … Je faisais un film, Among Friends, avec AJ Bowen qui joue Chuck dans Synchronicity. On est devenu de très bons amis. Et il m’a dit qu’il fallait que je lise ce scénario qu’il y avait un super rôle pour moi. Je l’ai lu et je suis tombé en amour avec; il fallait absolument que je joue dedans. Et puis Jacob est venu faire une visite sur le plateau de tournage. Et voilà!

En passant, puisque tu précises que tout le monde vient d’Atlanta (du Tennessee, de la région), peut-on dire qu’il y a un petit côté Deep South à Synchronicity?

Noooon! Ce film n’a rien de southern. C’est du sci-fi noir; c’est universel. La seule chose qui est southern à part l’équipe est qu’on est toutes en sueur parce que l’on filmait à Atlanta pendant l’été et qu’il faisait chaud, très chaud. Mais, sinon non.

Comment décrirais-tu Synchronicity, disons à ta mère?

Je dirais que c’est une histoire d’amour sci-fi old-school futuriste. … Que c’est un film à propos de tomber en amour, même si on peut se sentir abandonné; sur faire tout en son possible pour trouver sa place dans le monde.

Et ton personnage, Abby?

Elle est hyper-intelligente, « sharp », « spunky » (plein de cran), et elle est en amour avec l’amour. Elle est super!

Synchronicity est ton premier film de science-fiction dans lequel tu joues?

Oui. J’ai réalisé The Night Visitor 2, mais c’est mon premier film de science-fiction dans lequel j’ai joué. Donc, je suis nouvelle dans le genre, mais je suis là pour rester!

Quel est ton genre préféré?

J’aime tous les genres. J’aime le drame. Je découvre la comédie avec Jason Reitman. Mais, je suis tombée en amour avec la science-fiction.

Enfin, c’est ta première visite à Montréal et donc à Fantasia. Qu’est-ce que tu penses de Fantasia?

OMG! Je suis tellement excité de découvrir Montréal, j’en ai entendu tellement de bien. Et je la découvre avec une amie qui habite ici.

On voulait vraiment présenté Synchronicity à Fantasia. C’était le but de Jacob (Gentry). C’est tellement un beau festival; tout le monde aime Fantasia! Il n’y a pas de meilleur endroit pour le présenter en première.

Merci pour cette entrevue!

Merci beaucoup!

En se quittant, elle me demanda si j’avais aimé Synchronicity. Honnêtement, je lui répondit qu’au début, j’appréciais grandement la direction photo et artistique (qu’ils étaient parvenus à faire beaucoup avec peu) ainsi que le côté intimiste de ce film de science-fiction, mais que j’accrochais sans plus au film. Mais que lorsque la twist était révélée (vers le milieu du film), que l’on découvrait toutes les couches du récit, j’étais alors devenu vraiment accroc. Et que j’allais le réécouter à nouveau pour bien comprendre tous les « allers-retours » temporels et leurs implications et significations. Elle me dit que c’était en plein ça qui l’avait fait tombé en amour avec le scénario : la complexité et les nombreuses couches du récit; que plus elle le relisait, plus elle l’aimait.

Elle quitta pour aller faire un tour dans le Vieux-Montréal et moi dans un bidonville de Lagos, au Nigéria (grâce à la magie de Fantasia).

J’ajouterai enfin que la performance de l’acteur principal Chad McKnight mérite de multiples accolades et que le film est une belle réussite. Et que Synchronicity démontre que peu importe les moyens disponibles, on peut toujours aller au-delà de ses ambitions. On ne peut qu’avoir hâte de découvrir le prochain Jacob Gentry!

N.B. J’ai réécouté le film « en bobettes » dans ma chambre et je l’ai aimé encore plus. Et comme la critique du Hollywood Reporter mentionne, c’est un film de genre qui devrait connaître du succès en vidéo sur demande, c’est la façon idéal de l’écouter.

Voici, en bonus, ce qu’est Synchronicity selon son réalisateur-scénariste.

– ‘xim Sauriol

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