Hier au festival Fantasia, (inversé en aposition) nous avons eu en quelque sorte une journée de redécouverte. Ceux et celles qui ont eux la chance l’an dernier de voir Thirst de Park Chan Wook se souviendront certainement de la performance exceptionnelle de l’acteur sud-coréen, Song Kang-ho. Ce dernier est de retour cette année au festival dans le film Secret Reunion du réalisateur Jang Hun.
Lee (Song Kang-ho) est un agent fédéral d’un organisme gouvernemental dont la mission est de capturer des espions nord-coréens. Suite à une opération qui a mal tournée, dont l’objectif était de capturer le plus redouté assassin du nord, un homme connu simplement sous le nom de Shadow, Lee perd son emploi et fonde sa propre affaire où il se charge de retrouver des femmes en fugues.
Au cours de ses recherches, Lee tombe sur Song (Gang Dong-won), un espion du nord qui a participé à l’opération bâclée six ans plutôt. Tandis Lee recrute le jeune espion afin d’en apprendre davantage sur l’existence d’un réseau d’espionnage dans le but de mettre la main sur une importante récompense, Song accepte de travailler pour l’ex-agent afin de lui retirer des informations sensibles.
Évidemment, au fil des scènes, la paranoïa et leurs craintes mutuelles finissent par s’effacer petit à petit pour faire place à une véritable amitié. Le tout est construit de manière crédible et sentie, les interactions entre les deux acteurs sont vraisemblables et touchantes, pour ne pas dire poignantes.
Oubliez les buddy-cop-movies de surface à la Rush Hour, vous serez ici véritablement témoin d’une amitié naissante entre deux hommes pour qui toutes les raisons sont en place pour qu’ils soient ennemis et dont leurs idéologies les opposent. C’est un film touchant, drôle et prenant où les scènes du quotidien font place à de l’action plein l’écran qui saura augmenter votre rythme cardiaque. Cette année encore, la Corée nous démontre qui est possible de faire du cinéma original et audacieux avec des prémisses que nous serions tenté de les catégoriser dans le dossier «cliché».
– Benoit Mercier