Les amateurs de sensations fortes en ont eu pour leur argent hier soir lors de la projection de A Lonely Place To Die, un film du réalisateur britannique Julian Gilbey qui était sur place afin de présenter son long-métrage en première Canadienne. Pour ceux qui n’ont malheureusement pas eu la chance d’assister à la projection, imaginez le film Cliffhanger de Renny Harlin avec des personnages pour lesquels vous avez un véritable attachement, rajoutez s’y des scènes d’actions prenantes dans un paysage majestueux et vous vous rapprocherez de ce à quoi consiste ce Thriller à couper le souffle.
A Lonely Place To Die nous projette dans les hautes terres écossaises. On y suit cinq amateurs d’escalade qui ont choisi ce coin de pays reculé pour pratiquer leur sport favori. Leur excursion est soudainement chamboulée lorsqu’ils se porteront au secours d’une fillette prisonnière d’une boîte de bois enterré sous la terre. Sans le savoir, le groupe venait de contrecarrer les plans d’un duo de kidnappeurs qui a enlevé la jeune fille afin d’exiger une rançon à sa famille. Isolé, seul à des kilomètres du village le plus près et pourchassé par les criminels, le groupe d’amis tentera au péril de leur vie d’alerter les autorités.
Que les mauvaises langues se tiennent pour dit, le film de poursuite a encore quelque chose à offrir! Comme Gilbey lui-même l’a souligné avant et après la projection de son long-métrage, un film d’action peut être réfléchi et extrêmement crédible si on l’approche d’une façon intelligente. Ce qui motive les personnages et ce qui résoudra ultimement les situations périlleuses auxquelles ils sont confrontés doivent se résoudre de manière logique et non forcée. C’est exactement l’impression que nous avons lorsque l’on a passé au travers de la projection A Lonely Place To Die. Nous en ressortons avec la certitude que ses concepteurs ont fait leurs classes et que l’environnement, la montagne dans le cas présent, n’a pas été utilisé comme un simple gadget pour attirer le public en salle. L’oeuvre est traitée avec une telle véracité que cette dimension en devient littéralement effrayante lorsque l’on est témoins des séquences d’actions, que ce soit durant des scènes d’escalades ou lorsque les personnages sont pourchassés par les kidnappeurs armés de carabines à longue vue.
Le réalisateur Julian Gilbey a lui-même pris des cours d’escalade afin d’écrire le scénario et ça se ressent. Si vous n’avez pas le vertige, vous l’aurez assurément après les deux premières minutes. Perché à des centaines de mètres de hauteur, le réalisateur parvient à présenter la montagne dans toute sa splendeur, mais également dans tout ce qu’elle a de plus angoissante. Les scènes de cascades où les protagonistes sont constamment projetés au sol ou celles durant lesquelles ils se tiennent à bout de doigt sur le bord d’une corniche vous glaceront le sang. Il faut ici souligner la performance de l’actrice Melissa George, principale héroïne du film, qui n’offre rien de moins qu’une performance fantastique pour son rôle de Alison, une jeune femme alpiniste à la ténacité de fer.
Par contre, si la première partie du film nous garde en haleine, la deuxième est beaucoup moins efficace et tombe rapidement à plat. En effet, le premier volet du récit sait tirer avantage de nos peurs primaires comme le vertige, la claustrophobie, l’isolement et la peur d’être traqué. Malheureusement, le film prend un virage pour le pire dans son second en changeant totalement de registre. Une équipe de mercenaires chargés de retourner la fillette kidnappée entre en jeu et le tout prend davantage les allures d’une histoire typique de rançon. Ces dernières séquences du film se déroulent dans un village en plein carnaval auquel participent des centaines de personnes. On a du mal à sentir l’urgence si brillamment mise en scène au début de l’oeuvre. Même si cette partie du long-métrage déçoit, il reste que la finale demeure explosive et tout à fait satisfaisante.
À voir avec un petit sac de papier brun si vous avez le vertige et de l’antisudorifique pour ne pas indisposer vos voisins. Croyez-moi, vous allez en suer un coup!
– Benoit Mercier