Ip Man, le légendaire maître du Wing Chun, est de retour cette année encore à Fantasia dans un tout nouveau long-métrage signé Herman Yau (The Legend is Born – Ip Man). Avec déjà trois films à son actif, ce nouveau récit de kung-fu se veut une suite à la populaire franchise inspirée par le mentor de Bruce Lee. On y découvre un Ip Man vieillissant interprété par Anthony Wong, en remplacement de Donnie Yen, qui s’installe cette fois-ci à Hong Kong alors que la population de la Chine doit composer avec une nouvelle vague de famine et de restrictions gouvernementales.
Bien qu’hésitant au départ, Ip Man concède à ouvrir une nouvelle école d’art martial et à enseigné à un groupe restreint d’élèves. Séparé de que sa femme et son fils qui habitent une autre région du pays, ceux-ci deviendront par la même occasion sa nouvelle famille. Les choses se compliqueront lorsque la tension montera entre certains employeurs de ville et des unions de travailleurs et que l’un des disciples du vieux maître se mêlera aux activités illicites d’un groupe de criminels local.
Anthony Wong incarne un Ip Man plus pausé et contemplatif que les versions précédentes. Son jeu a beau être juste, on finit par s’ennuyer du charisme éclatant que possédait Donnie Yen à l’écran. Il en va de même pour les scènes d’action qui manquent un peu de mordant et qui sont qu’une pâle copie des films précédents. Ces séquences étaient synonymes d’excitation dans les deux premiers opus de la franchise, tandis qu’ils sont réduits à une succession de chorégraphies, quoique bien exécutés par l’ensemble de la distribution, dans cette nouvelle production.
Les élèves d’Ip sont tout aussi peu intéressants. Nombreux, on ne finit jamais vraiment par les connaître et leur rôle dans le récit semble illusoire et réservé à adresser ce qui se passe dans la vie de leur enseignant. Le long-métrage se montre par moment à cheval entre le bon vieux film de kung-fu et la fresque historique de l’époque. Les enjeux de notre héros et de son entourage demeurent flous une bonne partie du long-métrage, alors que le récit semble « se chercher » une raison d’être. Faute d’ennemis ou de difficultés, on finit par perdre l’intérêt pour ce qui se passe à l’écran.
Malgré ses faiblesses évidentes, on ne peut pas qualifier pour autant Ip Man: The Final Fight de « mauvais ». La caméra de Herman Yau parvient à capter l’ambiance d’un Hong Kong des années 50 et nous offrir par moment de superbes plans. La photographie est colorée, belle sans être particulièrement remarquable. Les amateurs de combat corps à corps peuvent y trouver le compte, à condition de ne pas s’attendre au niveau de raffinement des précédentes productions. En outre, The Legend is Born – Ip Man aurait pu porter un tout autre titre et n’apporte que très peu de nouveau à une franchise qui était pourtant divertissante.
Ip Man: The Final Fight sera projeté à nouveau le 31 juillet prochain au cinéma Impérial.
– Benoit Mercier