The Last Tycoon de Wong Jing marque le retour Chow Yun-Fat à Fantasia, acteur fétiche des habitués du festival, qui nous revient dans le rôle de Cheng Daqi, un haut placé de la pègre de Shanghai qui, peu de temps avant de l’invasion des troupes japonaises en Chine, renoue avec une vieille flamme de son passé. Un film chargé en émotion dans lequel se succèdent autant les moments poignants que des scènes d’une violence surprenante.
Yun-Fat y incarne avec brio le charismatique Cheng Daqi, une figure énigmatique et puissante de la Chine des années 30 dont le parcours de vie est révélé par l’entremise de scènes rétrospectives. Bien qu’il soit un criminel aguerri de longue date, celui-ci parvient à charmer l’audience avec ses allures de gentil homme. Un personnage capable de la plus tendre caresse autant que des actes d’une agressivité inouïe. Une interprétation authentique et touchante qui parvient à maintenir la sympathie que l’on ressent a son égard tout le long du long-métrage.
Le récit n’est pas sans rappeler les drames de gangsters à la Francis Ford Coppola. Le réalisateur Wong Jing parvient à trouver l’équilibre entre la fresque historique, le film d’action et l’histoire d’amour classique sans pour autant s’embourber dans les clichés du genre. The Last Tycoon est riche succession de dialogues chargée en informations de toute sorte ce qui peut amener par moment une certaine confusion. Un simple moment d’inattention peut s’avérer néfaste alors que se relayent devant nos yeux des scènes denses en contenu politique et intrigue amoureuse.
Malgré quelques séquences en animation de synthèses maladroitement exécutée, nous avons droit à une photographie soignée aux couleurs vives et orientées vers le détail. Un aspect qui n’est pas mis à l’écart lors des différentes altercations et fusillades qui se déroulent devant nos yeux. Celles-ci sont par ailleurs légion dans la production.
Malgré ses longueurs, The Last Tycoon est divertissement assuré pour les initiés et amateurs de la vedette du cinéma chinois.
– Benoit Mercier