Je n’ai vu seulement que 2 films en cette huitième journée du Festival Fantasia mais wow, quels films! Je serais franc, j’ai beaucoup plus adoré le premier que le dernier pour des raisons que je vais partager avec vous sous peu.
Comme plusieurs le savent déjà, je ne regarde jamais la description d’un film avant de me pointer à une représentation. Nous sommes tellement saturés de bandes-annonces de films hollywoodiens qu’on en vient à connaître le récit au grand complet avant même d’avoir visionné le film. Je me garde la surprise d’être déçu ou d’être agréablement surpris.
Dans le cas de The Warlords, le dernier film qui met en vedette Jet Li, ça a été le toute une surprise, une bonne. Si, comme moi, vous n’avez jamais été particulièrement un grand fan de cet acteur chinois, c’est le film qui vous fera changer d’idée. Si par contre vous adorez Jet Li, vous l’aimerez davantage. Jet Li y est surprenant, pas pour ses prouesses physiques et ses mouvements de Kung Fu mais pour son jeu d’acteur. Intense est le mot!
On nous projette dans la Chine du 19e siècle. Le pays rentre dans l’une de ses périodes les plus sombres de son histoire : pauvreté, meurtres et bandes de rebelles ravageant le pays.
Jet Li y interprète Pang, le commandant d’une armée qui a perdu tous ses hommes au combat. Il s’alliera avec un groupe de paysans, bandits à leurs heures, afin de monter une armée, la meilleure de la garde impériale.
Il n’y a pas beaucoup de lumière dans The Warlords et c’est aussi bien comme ça. Le film nous présente la raison qui engendre souvent la guerre : la politique. Les personnages du film ne cherchent pas à se venger ou à atteindre un but noble ou un idéal, mis à part Pang qui, selon lui, cherche à « ramener l’ordre ». On en vient par contre à douter de ses intentions. Pang fait-il la guerre par nécessité, ou pour monter de plus en plus dans l’échelle du pouvoir?
La photo est grise, sale, très désaturée, ce qui vient appuyer davantage les propos de l’œuvre. Il n’y a rien de beau dans ce film. Les soldats, les protagonistes principaux, sont en permanence sale, trempés ou couverts de boue. On en vient à imaginer même l’odeur qui devait flotter dans certaines scènes.
En tant que spectateurs, nous sommes témoins impuissants de la réalité brutale de la vie à cette époque. Il y a des scènes de combat époustouflantes (j’en ai une particulièrement en tête), mais celles-ci ne constituent pas le film. En d’autres mots, nous sommes pour la plupart du temps projetés dans les tranchées à attendre avec les soldats. Témoins des coulisses du pouvoir et des prises de décision motivées par la quête de la puissance et du contrôle sur l’état. The Warlords est aussi une histoire d’amitié déchirante, scellée par un pacte d’honneur. Oui, j’ai versé une larme (vraiment).
En quelques mots, comme ça, c’est tout ce que je trouve à dire sur The Warlords. Vérifiez l’horaire des représentations sur le site de Fantasia. Vous ne serez pas déçu, attendez-vous par contre à sortir de la salle la tête un peu plus basse.
– Benoit Mercier
Hells, des studios d’animation japonais Madhouse (ils viennent de signer avec Marvel pour des séries télévisées, lire plus bas sur le site) viennent m’amener une certitude. Je ne suis pas épileptique! Visuellement chargé, ce sont les mots que j’emploierais pour décrire ce qui nous est bombardé à l’écran pendant 117 minutes. Soyez prêts et bien en forme, ce film va vous vider de votre énergie pour la remplacer par une autre complètement nouvelle.
Linne est une jeune étudiante pleine de vie qui se rend au pas de course à sa première journée d’école. En chemin, elle se fait frapper par un camion et meurt sur le coup. Sans le savoir, elle se retrouve en enfer. Pourquoi? Toutes les personnes qui meurent vont en enfer, c’est aussi simple que ça. En fait, c’est un peu plus complexe. Caïn et Abel sont mêlés à l’histoire. Helvis, un gros démon à l’aspect d’Elvis est le directeur d’une école des enfers. Il y a des pandas qui parlent et une panoplie de personnages démoniaques/cutes qui veulent retourner au monde des vivants. OK, comme ça, ça semble trop compliqué. En fait, si vous écoutez ce film, vous allez tout comprendre, ne vous inquiétez pas. On s’assure de tout vous expliquer et de vous prendre par la main, et ce, plusieurs fois de file… Maudit que c’est long!
L’histoire ne cesse de sembler se résoudre pour partir dans une autre direction. Après 10 fois de suite où on nous dit que la façon de régler le problème, c’est la pensée positive, on a compris. J’ai eu l’impression que le film était sur le point de se terminer à 5 reprises. Même à la fin, je n’étais plus certain. Ce qui fait mal pour Hells, c’est que le récit ne semble aller nulle part. De temps à autre, un personnage sort quelque chose de son cul, et c’est reparti.
Au niveau visuel, je n’ai rien à reprocher à l’œuvre. Madhouse s’assure qu’aucune scène ne soit identique à la précédente. L’animation est fluide et mélange les styles: collages, infographie, etc. Par moment, on peut croire que les scènes sont dessinées au crayon de plomb, ce qui donne un ton inhabituel et frais.
Je l’admets, je suis vieux, je suis un gars de 28 ans pépère sur les bords et probablement pas la bonne personne pour apprécier ce film. Mais si vous êtes fan d’animation ou de films japonais, peut-être qu’Hells sera de votre tasse de thé.
– Benoit Mercier