L’ombre de Link (la légende de Zelda)

L’ombre de Link (la légende de Zelda) est un court-métrage de 4 minutes réalisé par Corridor Digital, des fans de la franchise de Nintendo.

Synopsis : Trois chasseurs dans une forêt découvrent qu’ils ont piégé un démon – Dark Link! Une bataille épique s’ensuit alors qu’ils tentent d’empêcher le démon meurtrier d’atteindre leur village. L’aîné des fils de famille rassemble son mana et jette un phare dans le ciel, dans l’espoir de convoquer référence pour les sauver.

– David

Consurgo (Court-métrage « steampunkien »)

Voici un court-métrage d’animation qui provient de la réputée École des Arts d’Utrecht (aux Pays-Bas). Cette oeuvre présente une jeune fille qui joue à la balle avec son père… mais, surtout, sa malheureuse rencontre avec une machine collectionnant les membres humains. (Le tout se déroule dans une espèce d’Amsterdam placardé où les canaux sont pavés.)

Allez hop! Popcorn!

– ‘xim Sauriol

Fantasia 2011: Critique de NIGHT FISHING de Chan-wook Park : La mince ligne noire

 
Allons à la pêche aux syllogismes ensemble vous le voulez bien? Je lance une longue introduction pour saisir un petit film qui en vaut la peine.
Si vous êtes des réguliers à Fantasia, Il y a des fortes chances que vous soyez des amateurs de cinéma asiatique (duuuh!)
Si c’est le cas,  vous aurez assurément remarqué dans vos pérégrinations cinématographiques  que l’Orient entretient un rapport avec l’eau qui n’a absolument rien à voir avec les occidentaux, les coréens et les japonais, en particuliers. Les bienfaits de l’animisme, vous voyez? Depuis Kurosawa qui mélangea de l’encre aux gouttes de pluie de sa tempête dans Rashomon, l’eau est devenue noire et lourde, oppressante. Elle a beau être une nourricière, elle est également une inquiétante présence qui s’infiltre partout. Il n’est pas seulement question de désastre naturel. L’eau est le voile d’un autre monde; elle transporte les souffrances et les retient. Les films d’horreur japonais, avec leurs esprits enfants noyés. Les coréens, avec leurs quais qui surplombent l’abysse, leurs scènes de baptême sacrificiel et de suicide à l’hameçon.  
Si l’eau est à la fois nourricière et traversée de la souffrance des hommes, on conviendra que l’activité toute simple de la pêche prend forcément une charge symbolique considérable. 
À Fantasia cette année: Underwater Love, son usine de poisson et son diablotin de l’eau. Vampire de Shunji Iwai, avec ses scènes de pêche et de gens qui veulent se suicider dans le fleuve. Cold Fish et ses poissons tropicaux. 13 assassins et ses métaphores de pèches appliquées au combat. Pour ne nommer que ceux là…Je ne vous dis pas l’idée de génie de la part des programmeurs du festival de passer Night Fishing avant Cold fish de Sion Sono.
Night fishing de Chan-wook Park est le point culminant de toutes ces thématiques. Tout le monde va à la pêche, le réalisateur également.

 Pour la forme, c’est une histoire de 30 minutes filmée avec un I-Phone, un outillage léger pour  une séance rapide.
Pour le fond, c’est une  tragédie en trois actes: 

Au cœur d’une route qui nous mènera vers l’histoire, un groupe de musiciens interprète une chanson (absolument inoubliable; vous pouvez l’écouter ici en bas de page). Mélangeant les sonorités modernes et ancestrales, habillés de costumes trois pièces et d’un chapeau traditionnel, ils sont le chœur de la tragédie, les avatars des Destinées, les échos du passé.  Ils nous parlent d’un pêcheur solitaire…

 Notre pêcheur se fait une séance nocturne. Il attrape quelque chose d’imprévu; le corps d’une femme. Dans son agitation, il se prendra dans les nombreux fils de ses lignes et le corps de la défunte se retrouvera blotti contre lui. Cette funeste étreinte redonne vie à la femme . Cette femme, il ne l’a pas pêché dans l’eau mais dans le monde des morts. Elle sait par ailleurs  beaucoup de chose sur lui. 
Acte final: le spectateur sera invité à visiter l’autre monde.


Night fishing aurait pu devenir rapidement une simple expérimentation  stylistique, un caprice d’auteur sans intérêt. Loin de ça.  C’est l’urgence de raconter une histoire qui prévaut ici.   L’utilisation du I-Phone et de ses moyens techniques limités n’est pas une contrainte mais un outil de circonstance dans les mains du conteur. Ce n’est pas qu’une leçon de cinéma que nous fournie Chan-wook Park, c’est littéralement  une invitation à la création.
Les explorations thématiques du cinéastes sont toutes là: la mort, la perte de repère, l’humour morbide et les excès mélodramatiques déchirants dont les coréens semblent avoir  le secret. Au niveau stylistique, son talent pour la confection de tableaux demeure intact. Après le baptême sacrificiel de Sympathy for Mister Vengeance et le martelage homérique de couloir dans Old boy, Night Fishing nous offre quelques plans tout aussi iconiques (la première photo de ce billet en haut est un bon exemple).

Je me permet aussi une conclusion  péremptoire. Nigh fishing est une synthèse des nombreuses obsessions qui traversent la cinématographie coréenne depuis la dernière décennie ( Ki-duk Kim au grand complet). La pêche n’y est pas qu’un symbole récurent, c’est une méthode.
J’aime le concept: les cinéastes coréens qui sont des pêcheurs de l’idée. Au final, si Chan-wook Park s’est permis une légère et courte séance avec un matériel léger, ça ne change rien aux profondeurs  où il est parvenu à lancer sa ligne…et ce qu’il est parvenu à en extirper.

 

-Francis Ouellette

Fantasia 2011, Jour 2: The Legend of the Beaver Dam-Se faire venir dans les yeux

J’ai eu ma deuxième véritable relation sexuelle dans une colonie de vacances. Avec une anglophone d’Edmonton qui plus est. Couchés dans l’herbe poisseuse, aux alentours de minuit. J’ai joui en moins de 12 minute. Pas elle. Je ne suis pas un brigand qui ne pense qu’à son cul: un cunnilingus était de mise. Quelques secousses de langue et de doigts et l’affaire était ketchup; je le sais parce que j’ai reçu un généreux jet de liquide séminal dans l’œil. Ma première éjaculatrice! Je ne savais même pas ce que c’était. Je pensais fermement m’être fait pisser dans la pupille. La vie est pleine de mystère.
J’étais extatique: le feu de camp qui crépitait au loin, quelques notes de Paul Piché,  une délicieuse odeur résiduelle de chatte sur ma moustache molle d’ado, la fébrilité de me faire prendre en flagrant délit et aussi…la peur comique de me faire slasher dans le dos la face encore pleine de viendu de dame parce que je tringle dans les bois.
C’est précisément l’effet que m’a procuré cet hallucinant court-métrage: celui d’un jet de jus de chatte dans l’oeil. Ca fait sourire et on en reçois plein la gueule. Le titre est encore plus significatif pour moi, vous comprenez?.

Sur fond de musique (franchement prenante par ailleurs), un jeune nerd effrayé par les histoires de feu de camp de son moniteur baveux et obèse devra vite s’éveiller à la dure réalité des colonies de vacances: les compères bullies, les humiliations, la jeune fille qu’on aime en silence…le slasher archétypal qu’on invoque avec une comptine. Tel Ash dans Evil Dead 2, notre jeune garçon verra ses testicules tomber comme des noix de cocos sur une plage aride et il deviendra un homme. Un peu comme Mon oncle Antoine si le petit gars tuait son oncle et se faisait chasser pas Jason Vorhees…dans une comédie musicale. Et il nous ont passé ça avant Attack The Block! Vous imaginez la folie furieuse dans la salle!!!!

Simplement le short le plus réjouissant de l’année. le réalisateur Jerome Sable a un indéniable sens du rythme, du gag et du gore (un petit déjeuner complet). C’est aussi un hommage survolté à la tradition vénérable du film de Slasher canadien, beaucoup plus sirupeux que ceux de nos compères américains. Sable est un homme à suivre. j’ai littéralement crier de bonheur pendant les 12 minutes de ce court. Un peu comme la petite dame d’Edmonton qui a joui dans mon œil , jadis, au ranch Massawippi.Pour la première fois cette année à Fantasia, je suis venu dans mon short. 
 (Tambour. Cymbales)

-FRANCIS OUELLETTE