Mystérieux Étonnants #420Ant-Man

Cette semaine, on reçoit Nicolas Archambault, programmateur au festival Fantasia. On discute également en fin d’émission du plus récent film de Marvel Studios, Ant-Man du réalisateur Peyton Reed mettant en vedette, Paul Rudd, Michael Douglas et Evangeline Lilly. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la pop culture, jeux vidéos, BD, films, télévision, etc.

Diffusion originale: 20 juillet 2015
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Fantasia 2015 – Mon premier Fantasia

bannièresitePour une première année (et pour un public dont plusieurs n’ont pas encore fait leur première année), le festival Fantasia se lance dans une opération de charme envers les familles avec la tenue de Mon premier Fantasia qui présente des sélections de courts-métrages pour enfants.

Cela peut paraître étonnant venant de Fantasia, après tout, on associe habituellement ce festival avec du trash, du gore, de l’étrange… avec des films pour un public mature et averti. Mais, après plus de 18 éditions, plusieurs des cinéphiles qui suivent le festival depuis un bon nombre d’années ont maintenant des enfants et ils souhaitent leur partager leur amour du cinéma à la Fantasia.

Les différentes sélections d’œuvres familiales qui sont présentées visent les 7 à 77 ans, mais elles ont été créées en pensant à un public de 6 à 14 ans sans que le tout soit « bébé lala » pour que les parents puissent tout aussi bien s’amuser. [Et ça marche, j’y ai été sans enfant et j’ai passé un très bon temps.]

Ce qui est bien c’est que le tout est tout à fait gratuit et que cela a lieu au Musée McCord, ce qui permet de (re)découvrir cette institution.

Voici les prochaines représentations et leur description :

Mon Premier Fantasia au Musée McCord – Carte blanche à l’Office national du film
Lundi le 20 juillet à 12 h 30, 14 h et 15 h 30.

Ce programme est une carte blanche offerte à Julie Roy, productrice exécutive au studio d’animation français de l’ONF, qui compte à son actif plusieurs oeuvres couronnées de nombreux prix nationaux et internationaux. Dans le cadre de cette carte blanche. Julie Roy proposera une sélection parmi les meilleurs courts réalisés en animation image par image (stop motion).
Tous les films sont en français ou sans dialogues.

Mon Premier Fantasia au Musée McCord – Programme international 2
Samedi le 25 juillet à 12 h 30, 14 h et 15 h 30.

Au programme, 10 courts animés récents venant des quatre coins du monde, dont l’Allemagne, le Brésil, le Chili, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, les Pays-Bas, la Russie et la Suisse.
Tous les films sont en français ou sans dialogues.

Mon Premier Fantasia au Musée McCord – Programme québécois
Lundi le 27 juillet à 12 h 30, 14 h et 15 h 30.

Ce programme, entièrement composé de films québécois, propose 19 courts métrages ou micro-courts récents, certains animés, d’autres avec des acteurs, tous présentés dans le but de vous divertir. Vous y verrez notamment quatres épisodes de l’adorable série Camille raconte et trois sélections familiales de l’Office national du film.
Tous les films sont en français ou sans dialogues.

Et voici, en exemple, un court-métrage qui a été présenté, lors de la projection du Programme international 1, le samedi 18 juillet dernier.

– ‘xim Sauriol

Fantasia 2015 – Deathgasm

deathgasm

Cette comédie d’horreur néo-zélandaise nous faire suivre un jeune fan de Heavy Metal. Suite à la mort de sa mère monoparentale Brodie est envoyé, tel un Harry Potter à manteau de cuir, vivre avec la famille de son oncle très religieux. Pour ajouter à l’horreur de la situation, son cousin est un sportif style joueur de football amateur d’intimidation qui se met immédiatement à l’oeuvre pour ruiner la vie déjà misérable de Brodie. Rien n’est franchement mieux à l’école; les gens sont ennuyants, les belles filles n’en ont que pour pour les jocks et Brodie se retrouve enrôlé dans une partie de Donjons & Dragons avec deux tronches, malgré lui. Ce n’est que lorsqu’il fera la rencontre de Zakk, un metalhead endurci. Les deux deviennent amis instantanément et décident de former un groupe de métal qu’ils nomment Deathgasm. Le métal, c’est bien connu, a une réputation de « musique du diable », capable de posséder ceux qui la jouent et l’écoutent. C’est naturellement de la foutaise… mais si c’était vrai?

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Fantasia 2015 – Ludo

Ludo

Une soirée festive tourne au cauchemar dans « Ludo » du duo de réalisateurs indiens Nikon et Q. Ria (Subholina Sen) et un groupe d’amis font le tour de la ville pour faire la fête. Loin des restrictions parentales, les jeunes adolescents vont danser, boivent de l’alcool et cherchent un endroit pour la nuit où ils pourraient assouvir leurs besoins charnels.

Leur quête les entrainera, après les heures d’ouverture, dans un méga centre d’achats complètement désert. L’emplacement leur semble idéal jusqu’à ce qu’ils fassent la rencontre de deux êtres désincarnés qui y déambulent seuls sans but apparent. Pris au piège avec ces personnages étranges, les adolescents n’ont pas d’autre choix qu’attendre le matin pour pouvoir sortir. Mais la soirée prend un tour pour l’étrange lorsqu’ils sont invités à jouer une partie de Ludo, un jeu de chances et de hasards qui semblent avoir un effet surnaturel sur leur environnement et sur leur état de conscience. Sans le savoir, Ria et ses amis sont désormais les souffre-douleurs du jeu diabolique.

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Fantasia 2015 – Slumlord

Slumlord

Présenté cette année en première mondiale durant le festival Fantasia, Slumlord de Victor Zarcoff est un film d’horreur qui oscille entre le drame conjugal et un long métrage de suspense. Troublant et effrayant durant ses séquences les plus efficaces, le récit, signé également par Zarcoff, parvient étrangement à faire rire. Une caractéristique qui peut être autant le fruit de sa mise en scène original que d’une certaine maladresse de la part de ses artisans.

Ryan (PJ McCabe) et son épouse Claire (Brianne Moncrief) emménagent dans une nouvelle maison qu’ils louent à Gerald (Neville Archambault), un propriétaire au physique répugnant et peu bavard. L’homme, que l’on devine rapidement être en proie de pulsions sadiques et perverses, a truffé leur nouveau logis de dizaines de caméras afin de les observer. Or, le jeune couple est en crise alors qu’ils sont sur le point de devenir de nouveaux parents. Ryan est infidèle et entretient une liaison avec une collègue de travail, ce qui ne fait que rajouter de la tension dans une dynamique affective déjà malsaine qui s’est installée entre eux. Point focal et unique de l’histoire, leur maison deviendra le théâtre des sinistres intentions de Gerald qui, lors des fréquentes absences du couple, pénètre chez eux afin de travailler dans la cave de la demeure. Ses intentions demeurent nébuleuses, mais les rares indices qui sont offerts au public témoignent d’un esprit dérangé et du sort qu’il réserve à ses nouveaux locataires.

Slumlord aurait pu facilement tomber dans les codes, et aussi les faiblesses, du « Found footage », mais les évite sans difficulté. Les caméras de surveillances qui tapissent la demeure auraient pu être utilisées comme excuse scénaristique simple afin d’enchainer les scènes de nudités, les déboires amoureux et autres séquences gratuites qui auraient servi autant à assouvir les pulsions du propriétaire que celle d’une audience en manque de téléréalité. Il n’est rien de tel. Au contraire, ce qui aurait pu n’être qu’un « gadget » d’un réalisateur en quête d’une nouvelle approche est mis de côté au profit d’une histoire qui capture l’intérêt de son public.

Si le film est avant tout présenté comme un récit d’épouvante, la réalité en est toute autre chose. Il est vrai que l’interprétation de Neville Archambault est effrayante et ses rares écarts de violence sont terrifiants. Son physique horrible, amalgame d’un vieux lutteur et celui de Quasimodo, est assez pour glacer le sang. Néanmoins, Gerald frôle la caricature à un tel point qu’il engendre davantage les rires que des frissons. Avec son air bêta, ce personnage, qui par ailleurs est aussi peu loquace, est étonnamment attachant, et nous apparait aussi sympathique que désaxé. Ce n’est que lorsqu’il commet l’irréparable. Que toute sa dimension de sociopathe est montrée au grand jour.

On est davantage intrigué par la liaison de Ryan et de ses répercussions sur son couple que l’on est par le vieil homme qui guette dans l’ombre. Le jeune époux réussit, de peine et misère, à cacher son infidélité. Ses déboires prennent l’avant-plan à l’horreur et c’est avec un ton amusé qu’on le voit se démener vers l’inévitable implosion de son couple.

Malgré son approche hors norme et son rythme lent, on ne peut faire autre chose qu’être engagé dans Slumlord. Ses personnages, quoique plus grands que nature, sont attachants et on en vient à se soucier de leur sort. Simple, efficace, la mise en scène de Victor Zarcoff a tout ce dont le cinéma indépendant incarne. Soit une approche peu orthodoxe qui souffre parfois d’un certain manque de ressources financières, mais qui se reprend sur la forme afin d’offrir un film qui n’est pas comme les autres. De l’horreur. De l’humour ? Mais un film unique.

Slumlord sera projeté le 19 juillet à 14 h 45 à Salle J.A. De Sève de l’université Concordia.

– Benoit Mercier

Fantasia 2015 – Bridgend

1211556_Bridgend (1)Le film danois Bridgend nous plonge, nous enferme dans la noirceur d’un groupe de jeunes désœuvrés qui errent en forêt, se baignent nus, allument des bûchers, gueulent le nom de leurs confrères disparus, se saoulent… d’une manière quasi rituelle. Leur seule routine : un nouveau suicide d’un de leurs amis. C’est en cette horreur du mal de vivre, cet univers claustrophobe que Sara se retrouve aspirée, lorsqu’elle emménage avec son père policier dans la petite ville de Bridgend, au Pays de Galle.

Le documentariste danois Jeppe Rønde fait ici une première incursion dans la fiction en restant tout de même près de la réalité, d’une réalité dont on aimerait normalement détourner le regard. C’est qu’entre 2007 et 2012, 79 suicides (presque tous par pendaison et sans lettre d’adieu) ont été rapportés dans le comté de Bridgend; la plupart des victimes étaient des adolescents âgés de 13 à 17 ans. Pendant six années, M. Rønde a visité les jeunes de la région pour chercher à comprendre. De ses recherches, il en a tiré une trame minimaliste mélangeant le cinéma de Larry Clark et le Dogme95 (malgré l’utilisation de musique).

On apprécie cette recherche d’authenticité (notamment l’utilisation de jeunes acteurs non professionnels de la région), quoique ce respect semble avoir emprisonné quelque peu le récit. Bien sûr, on est ici dans un film « inspiré de », donc dans une certaine spéculation, mais on aurait aimé que le tout dégénère dans un véritable carnage que la ville vire véritablement à feu et à sang comme le récit nous laisse présager. (Quoiqu’il nous y mène quelque peu dans une finale maîtrisée aux images fortes. Saluons en passant, la direction photo simple, mais terriblement efficace.)

Le développement des personnages laisse à désirer; on ne nous permet pas de comprendre leur psyché. Par cela, on n’arrive pas à s’attacher à Sara. Pour ce qui est des acteurs, Hannah Murray (Skins, Game of Thrones) est correcte dans son interprétation de Sara, mais Josh O’Connor, celui qui joue son copain Jamie, le fils du curé, vole carrément la vedette. Disons qu’il est un Eddie Redmayne en plus badass et moins roux.

Bridgend est un gracieux film coup-de-poing. Mais, on aurait aimé un peu moins de grâce et plus de force de frappe, en ressortir avec notre bouille de cinéphile complètement amochée, ensanglantée. Enfin, il s’agit d’un de ces films dont on n’apprécie pas particulièrement lors de l’écoute, mais qui reste avec nous, nous hante dans les jours suivants.

Quoique pas parfait, Bridgend est un film terrifiant, tragique qui vaut la peine d’être vu.

– ‘xim Sauriol

Fantasia 2015 – Catch Me Daddy

catch me daddy

Le festival Fantasia nous offre très souvent la chance de découvrir d’excellents films avant la majorité du grand public. Parfois, on n’a pas droit à un grand film mais on ressort de la salle avec tout de même l’impression d’avoir déniché quelque chose de spécial.

Catch Me Daddy est l’histoire de Laila, une jeune adolescente britannique d’origine pakistanaise qui habite avec son copain Aaron. Le couple n’a pas beaucoup d’argent mais énormément d’amour l’un pour l’autre. Les premières interactions auxquelles on assiste cachent pourtant quelque chose qui hante leur quotidien, une épée de damoclès pas très loin au-dessus de leurs têtes: Laila est une fugitive. Elle a fui le domicile familial et l’autorité envahissante, voire dangeureuse de son père au grand désarroi de celui-ci. Lorsqu’il engage le grand frère de Laila et sa bande d’amis en plus de deux chasseurs de tête de bas niveau, le bonheur et la sécurité des jeunes amoureux seront fracassés.

Catch Me Daddy est le premier film du réalisateur Daniel Wolfe, qui a fait son nom dans les vidéoclips et il est facile de voir cette influence dans son oeuvre. Une caméra très active, un montage légèrement hyperactif, des choix de plans non-conventionels mais surtout une énorme présence de pièces musicales qui semblent tout droit sorties de la librairie du cinéaste. Les images jurent parfois avec les choix musicaux et ça peut devenir irritant pour certains mais la recette a fonctionné avec moi, d’autant plus qu’elle me rappelait le génie musical de la première saison de True Detective. Le premier acte du film est lent à outrance mais sans être mauvais; Wolfe excelle dans les moments intimes et sa dépiction de Laila est ennivrante. Il faut dire que l’actrice Sameena Jabeen Ahmed est éblouissante dans le rôle. La tension attend son paroxysme lorsque les amoureux sont découverts, on s’attend alors à une explosion des émotions, à de l’action ou à tout le moins à une résolution, soit-elle bonne au mauvaise. On n’aura malheureusement droit à rien de tout ça. Wolfe s’attaque à plusieurs énormes et très complexes sujets pour son premier long-métrage; la misère, la pauvreté, la violence, le racisme, le crime d’honneur au sein de la communauté musulmane, la toxicomanie… Les portraits qu’il en tire sont authentiques mais ne nous emmène nul part qui n’aurait pas été exploré auparavant. On devine une certaine maladresse de débutant dans le montage; certaines scènes de nuit sont complètement inutiles parce que beaucoup trop sombres et le film souffre d’être franchement trop long. Wolfe n’avait-il pas le coeur de faire plus de sacrifices lors de la post-production?

J’ai découvert un réalisateur de talent avec ce film, qui dirige ses acteurs avec main de maître et qui de toute évidence a envie d’échauffer les esprits avec de nouvelles idéee. Je garderai certainement l’oeil ouvert pour ses prochaines oeuvres et j’espère qu’il apprendra des faiblesses de Catch Me Daddy.

Fantasia 2015 – Miss Hokusai

Miss Hokusai

Pour le commun des mortels, les gens artistiques semblent parfois appartenir à une race distincte, qui habite un monde complètement différent du nôtre. Un monde abstrait, plus fantastique, voire magique.  C’est dans cet univers que nous plonge tout en douceur le magnifique film d’animation Miss Hokusai.

Nous sommes en 1814, alors que Tokyo se nomme toujours Edo. O-Ei vit avec son père, un homme excentrique dans la cinquantaine et un peintre extrêmement doué qui a déjà une réputation qui entraîne le respect et plusieurs contrats. Katsushika Hokusai (alors appelé Tetsuzo) ne fait ni le ménage, ni la cuisine, sa vie se résumant entièrement à peindre et sortir boire avec son apprenti un peu empoté. C’est d’ailleurs O-Ei qui doit souvent terminer (ou créer!) les œuvres de son père pour qu’elles soient livrées à temps et ce, sans pouvoir signer son travail ni récolter les honneurs que son talent mérite. Un talent qui rend Tetsuzo un peu nerveux… Car O-Ei a également hérité du caractère fort et de l’entêtement de son père. Entre les sautes d’humeurs du maître, sa petite sœur malade et quelques prétendants maladroits, la jeune femme découvre les beautés que ce monde a à offrir; le calme de la neige, la fureur d’un incendie, les secrets d’un dessin érotique réussi et la magie du quotidien.

Miss Hokusai, à l’image des dessins du maître et de sa fille, est un pur délice pour les yeux et le cœur. Rarement a-t-on vu une lumière si parfaite dans un film d’animation, en plus des couleurs toutes en nuances qui nous transportent directement au Japon de l’ère Edo. Le réalisateur Keiichi Hara était présent lors de la représentation d’ouverture et a précisé que le film était adapté du manga Srusuberi, qui est lui-même une interprétation plus qu’une biographie directe de la vie de cette légendaire famille d’artistes. Si le nom Hokusai ne vous dit rien, pensez à la fresque japonaise très populaire qui met en image les vagues de la mer; ce tableau, c’est La Grande Vague de Kanagawa qu’il a peint en 1831. Le scénario est lent et contemplatif mais gonflé d’émotions et jamais ennuyant. Il nous offre de passer un moment dans la vie de ces personnages historiques incomparables mais foncièrement humains et on apprécie l’expérience tout en sortant inspiré. Miss Hokusai est ce genre de film qu’on regarde avec un sourire constant au visage et parfois quelques larmes à l’œil. Une excellente fresque sur les grands sujets universels de la vie, la mort, l’amour et l’art.

Ne manquez pas la deuxième représentation de Miss Hokusai le samedi 25 juillet à midi, pour plus d’informations vous pouvez visiter le site du Festival Fantasia.

Mystérieux Étonnants #419Terminator Genisys

Cette semaine, nous faisons un retour sur l’édition 2015 du Comic Con de San Diego, nous recevons Simon Laperrière, programmateur au festival Fantasia et nous discutons de Terminator Genisys. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la pop culture, jeux vidéos, BD, films, télévision, etc.

Diffusion originale: 13 juillet 2015
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Fantasia 2015 – Célébrer la diversité des extrêmes

FANTASIA2015FIRSTNEWSDe l’Éthiopie à la Norvège, en passant par Israël, la Corée du Sud, une trentaine d’autres pays et, bien sûr, notre belle province, le festival Fantasia se surpasse une dix-neuvième fois dans le partage de son amour inconditionnel et fort communicatif du septième art international et dans la célébration de la diversité des extrêmes. Pour reprendre un slogan fort connu, disons qu’on est ici en présence de l’United Colors of Fantasia et que c’est FANTASTIQUE.

Ce festival légèrement déjanté promet de nous projeter encore cette année hors des sentiers battus d’Hollywood, loin des œuvres édulcorées et aseptisées, pour nous entraîner dans un environnement où l’audace y règne en roi et maître. Comme Christophe Colomb et l’équipage de ses caravelles, un nouveau monde s’offre à nous, et ce, à chaque film projeté. Bien sûr, pour confirmer la règle, il y a quelques exceptions telles qu’Ant-Man et la présence en chair et en os de Kevin Bacon (mais pour Cop Car, un film indépendant fort prometteur).

C’est du mardi 14 juillet au mardi 4 août, principalement dans son quartier général habituel qu’est l’université Concordia, que se déroulera cette édition qui met en vedette plus de 400 films (soit exactement 135 longs métrages et tout près de 300 courts-métrages). Avec autant d’œuvres de qualité, il est bien difficile de présenter le tout en un court billet de blogue, même en une seule conférence de presse (qui a eu lieu aujourd’hui même en matinée).

Mais, n’est-ce pas qu’une grande partie du plaisir de Fantasia réside à feuilleter le programme officiel et y lire les textes de présentations toujours judicieusement écrits? À construire son propre Fantasia? (Saluons que cette année, ils semblent un peu plus courts et concis, ce qui laisse plus de place aux images du film.)

Mais, comment passer sous silence la projection de Turbo Kid (de nos amis de Roadkill Superstar); la mégaproduction japonaise Attack On Titan (l’adaptation du manga qui clôture le festival), le documentaire The Visit (qui parle de ce qui arriverait si un extraterrestre visitait la Terre); le film d’horreur israélien Jeruzalem (qui s’inspire de la religion juive), le film produit avec moins de 200 $ Who Killed Captain Alex?: Uganda’s First Action Movie, les scènes d’action invraisemblables de l’œuvre bollywoodienne Singham Returns? Etc.? Etc.? Etc.?

Notons enfin que c’est le véritable passionné du cinéma de genre Sébastien Diaz qui agit comme porte-parole. Lors de la conférence de presse, il a déclaré que malgré qu’il soit allé dans tous les grands festivals du monde, Fantasia reste son préféré dû par l’ambiance survoltée qui règne en salle et les découvertes obscures qu’on y fait.

Et que, pour plus d’informations, vous pouvez suivre directement le festival via sa page Facebook, son compte Twitter, son compte Instagram et, bien sûr, son site web.

Tant à notre émission en baladodiffusion qu’ici sur notre blogue, on se fera un plaisir de couvrir le festival de long et en large. D’ici-là, d’ici à ce que nos rêves de cinéphiles se concrétisent sous les cieux de Fantasia, on se fait des ‘’réserves de sommeil’’. Et vous?

– ‘xim Sauriol

Mystérieux Étonnants #371Guardians of the Galaxy Vol.1: Cosmic Avengers

Cette semaine, la nouvelle série de Guardians of the Galaxy du scénariste Brian Michael Bendis et des illustrateurs Steve McNiven et Sara Pichelli. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la pop culture, jeux vidéo, BD, films, télévision, etc.

Diffusion originale: 28 juillet 2014
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Fantasia 2014 – Goal of the Dead

Goal of the Dead des réalisateurs Benjamin Rocher et Thierry Poiraud s’inscrit comme l’une des plus récentes productions qui s’efforcer de revisiter le genre des films de zombies. Dans la même veine que le long-métrage Shaun of the Dead d’Egar Wright, le film français combine à la fois les scènes d’action de comédie et des séquences sanglantes plutôt efficaces qui seront satisfaire les adeptes du genre.

Samuel Lorit (Alban Lenoir) est un joueur de football chevronné qui retourne dans son village natal afin d’y participer à un match lourd de sens pour ses habitants. Sa venue est malheureusement attendue avec beaucoup d’appréhension de la par les résidents du patelin qui  le considèrent comme un traitre et la cause de tous leurs malheurs. Ce qui aurait pu être une rencontre sportive amicale vire au vinaigre lorsqu’un joueur contaminé par une infection étrange pénètre dans le stade transformant au passage athlètes et villageois en zombies. S’il veut s’en sortir vivant, Samuel n’a nul autre choix que de s’allier avec ses anciens concitoyens faisant face par la même occasion à son passé.

Goal of the Dead aurait facilement pu être qu’une succession d’effets spéciaux tapissés d’hémoglobine et de tripes, mais il n’en est rien. En effet, sans toutefois alourdir le rythme du récit, Rocher et Poiraud s’efforcent de construire une histoire tragique pour leur personnage. Ce dernier, sympathique au départ, peut se montrer aussi méprisant et c’est avec une certaine ambiguïté qu’on le voit agir.

Le football européen, ou le soccer comme on le nomme ici, est un prétexte à un scénario qui ne s’éloigne que très peu des sentiers empruntés habituellement par ce type de production sans pour autant être prévisible. Malgré tout, les références à ce sport pleuvent, même si on désire un lien plus étroit entre la discipline et la prémisse du film.

La réalisation des scènes d’action quant à elles n’est égalée en qualité que par la photographie. Chaque coup, explosions et fractures sont bien senties et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que le public de Fantasia, on s’en doute, en redemandait encore. Les dialogues mordants ponctués d’expressions typiquement françaises ajoutent à une mise en scène déjà survoltée.

Sans révolutionner le genre, Goal of the Dead livre exactement ce que le film semblait promette au départ. Soit un récit mouvementé, bourré d’action et de rebondissements avec des acteurs chaleureux et hilarants dès le premier regard.

– Benoit Mercier

 

Fantasia 2014 – Ingtoogi: The Battle of Internet Trolls

La cyberintimidation est un sujet chaud de l’heure. On ne peut plus compter le nombre de fois qu’on a vu passer aux nouvelles l’histoire d’un adolescent ou d’une jeune adolescente qui s’est terminée dans le drame après que celui ou celle-ci s’est fait harceler à répétition sur Internet. Il s’agit d’un sujet particulièrement grave duquel il est difficile de rire ou de déconstruire sans tomber dans l’humour de mauvais goût.

Pourtant, Ingtoogi: The Battle of Internet Trolls y parvient et désamorce rapidement toute ombre d’appréhensions négatives que l’on pourrait avoir à son égard. Il n’est pas question ici de rire du malheur des «cyberintimidés» ou des gens qui subissent une quelconque forme de violence psychologique ou physique, mais plutôt d’utiliser ce contexte pour raconter un curieux récit à la fois touchant, drôle et profondément étrange.

Tae-sik (Um Tae-goo) se livre depuis un certain temps à une joute d’insultes en ligne avec «Manboobs», un internaute dont il ne connait pas l’identité. Leur petit jeu prendra pourtant une dimension bien réelle le jour ou son adversaire l’entrainera sous prétextes dans un guet-apens durant lequel Tae-sik sera agressé violemment. L’évènement est enregistré et fera bientôt le tour de l’Internet en Corée ce qui marquera profondément le jeune homme. Avec l’aide de son meilleur ami Hee-joon (Kwon Yul) et d’une jeune fille nommée Young-ja, ce dernier partira à la recherche de son ennemi sur qui il jure de se venger. Une quête difficile à porter pour ce personnage qui à tous les traits d’un perdant.

Le film délaisse l’humour bouffon et les gages grossiers pour s’aventurer dans des zones plus sombres rarement approchées par les comédies américaines classiques. Le caractère comique du long-métrage s’incarne principalement dans la psychologie de ses personnages qui sont complètement déments et dont les agissements sont houleux au mieux. La jeune Kwon Yul en est spécialement un bon exemple. Son personnage, Hee-joon, est déstabilisant et c’est avec beaucoup de curiosité qu’on la voie multiplier des actions répréhensibles qui contrastent avec les rares moments où elle se montre vulnérable.

Malgré son caractère excentrique, le film reste ancré dans un profond sentiment de réalisme ce qui rend la souffrance de Tae-sik d’autant plus prenante. Bien que maladroit et peu sociable, on demeure sympathique à son parcours et sa souffrance qui est incarné avec brio par Um Tae-goo. On sent le bagage émotionnel lourd d’un jeune homme pour lequel on voudrait venir en aide autant que l’on voudrait le frapper derrière la tête.

Le réalisateur et scénariste Um Tae-hwa n’offre pas de solution à l’intimidation virtuelle. Là n’est pas le but de son oeuvre qui se veut surtout une fenêtre sur un univers étrange où chacun fait preuve d’actes immoraux. La violence entraine la violence et ceux qui, initialement, semblaient justifier d’obtenir justice finissent par devenir aussi dangereux que leurs bourreaux. De la cruauté qui, malgré tout, est divertissante.

– Benoit Mericer

Fantasia 2014 – In Order of Disappearance

In Order of Disappearance prend initialement les allures d’un film typique de vengeance pour soudainement quitter les sentiers familiers du genre afin d’adopter un humour noir, grinçant et déstabilisant. Il s’agit d’un récit de gangsters atypique aussi unique que l’environnement dans lequel il prend place, le paysage enneigé de la Norvège.

Nils (Stellan Skarsgard) est un déneigeur qui parcourt les routes de sa région afin de rendre possible la circulation automobile. Un métier que l’homme pratique avec beaucoup de fierté et qui lui vaut le respect de ses concitoyens. Son univers basculera le jour où son fils est découvert sans vie dans une gare, le résultat, dit-on, d’une overdose. Flairant un complot, le père de famille partira à la recherche des hommes responsables de la mort de son enfant. Une quête de vengeance qui l’amènera nez à nez avec un trafiquant de cocaïne puissant et excentrique.

Le réalisateur Hans Petter Moland réussit à créer l’illusion d’une histoire on ne peut plus classique. Un leurre brillant pour lequel il relève le voile petit à petit pour finalement projeter l’audience  dans une succession de périples abracadabrants. Si au départ on prend les quelques moments cocasses comme de la maladresse ou le fruit du hasard, on s’aperçoit rapidement qu’il n’en est rien.

Silences pesants, dialogues mordants et instants ponctués de malaises viennent agrémenter un long-métrage qui peut se montrer sinon aussi violent que cru. Les intentions premières de Nils sont rapidement oubliées, ou très peu mises en valeur, pour se concentrer sur l’univers mafieux norvégien, dont ce dernier est aux prises avec un chef incompétent sur le bord de la dépression nerveuse et joué avec brio par Pål Sverre Hagen.

Le rythme de In Order of Disappearance est presque parfait si ce n’était du début du troisième, un moment de transition durant lequel l’oeuvre semble se chercher et tarder à aller vers sa conclusion qui, malheureusement, se dévoile comme étant prévisible.

Il ne faut pas également passer sous silence le travail de Bruno Ganz qui y incarne le chef d’une organisation criminelle serbe. Bien que peu présents, ses rares moments à la caméra sont hilarants et toujours empreints à une menace qui se dégage de son frêle personnage.

In Order of Disappearance peut s’inscrire sans problème dans la catégorie des films de gangsters nouveau genre. Son humour noir et son ton qui alterne entre l’oeuvre réflective et la violence sont les éléments d’une recette qui fonctionne étonnamment bien. À découvrir avec un gilet par balle et un anorak.

– Benoit Mercier

Fantasia 2014 – No Tears for the Dead

Après le succès retentissant du suspense d’action The Man from Nowhere, le réalisateur Jeong-beom Lee s’est retrouvé devant tout un défi; satisfaire l’appétit grandissant de ses nouveaux fans internationaux avec un nouveau film tout aussi enlevant que celui qui a fait sa réputation. La pression était énorme et Lee n’a pas tout à fait livré la marchandise.

Gon est un gangster endurci, qui a grandi dans un pays qui n’était pas le sien après avoir été abandonné par sa mère. Il est maintenant un as dans son domaine, un assassin discret et efficace. Seulement, son dernier job a mal tourné. Gon, qui ne fait jamais d’erreur, tue involontairement une fillette innocente. Encore sous le choc quelques semaines plus tard, il se voit confier la mission d’abattre la mère, qui est au beau milieu d’une gigantesque arnaque financière sans le savoir. Pour la première fois de sa vie, Gon envisage désobéir aux ordres pour sauver la mère de sa victime. Les larmes et le sang couleront à flots.

Les scènes d’actions de No Tears for the Dead sont époustouflantes. Le cinéma coréen filme la violence avec une énergie pure et puissante, comme personne d’autre ne sait le faire. Dans ce film, par contre, les scènes à couper le souffle sont peu nombreuses et on doit souffrir un montage souvent insensé pour être trop rarement récompensé. J’imagine qu’on voulait augmenter l’attrait international de la production en imaginant un personnage principal qui aurait grandi aux États-Unis et en filmant plusieurs moments entièrement en anglais. Seulement voilà, de toute la distribution, un seul acteur était crédible dans la langue de Shakespeare et Dong-gun Jang, dans le rôle principal, était probablement le pire. On n’y croît jamais à cette histoire d’enfance au Minnesota.

La multiplications des personnages trop nombreux et inutiles ainsi que les dialogues risibles (surtout en anglais) n’aident en rien à garder le spectateur intéressé. Ce qui devrait être un crescendo vers la finale (somme toute spectaculaire) est plutôt une interminable valse entre des gangsters minables et une femme misérable. Au beau milieu; Gon, qui distribue de sales raclées mais qui perd pas mal de temps à hésiter avant de le faire. Vaut mieux regarder The Man from Nowhere à nouveau et attendre que les meilleurs « pètage de gueules » de No Tears for the Dead se retrouvent sur YouTube.

– Jessy Beaulieu