Fantasia 2014 – Honeymoon

http://youtu.be/9sH1bYmt3Gw

Ah, l’amour. On dit qu’il est aveugle et plus fort que tout. Paul et Bea, les protagonistes de Honeymoon, viennent à peine de célébrer leur mariage qu’ils devront mettre à dure épreuve ces belles préconceptions sur la puissance des sentiments que l’on éprouve pour l’être aimé.

C’est dans un joli chalet dans les bois québécois que nos tourtereaux ont décidé de passer leur lune de miel. Intensément amoureux et heureux, ils vivent leurs premiers jours comme mari et femme dans un tourbillon de sexe, de rires et plein-air. Puis une nuit Bea disparaît et Paul, paniqué, la retrouve nue et seule au beau milieu de la forêt. Dès cet incident, le comportement de sa fiancée devient de plus en plus étrange et inquiétant, au point où Paul ne reconnaît plus du tout celle qu’il a marié seulement quelques jours auparavant. Qu’est-ce qui pousse Bea à agir si bizarrement? Pourquoi oublie-t-elle un matin comment faire du café? Que s’est-il réellement passé dans les bois cette nuit-là? Et, surtout, jusqu’où Paul est-il près à aller et qu’est-il prêt à croire par amour?

J’écrivais récemment dans une autre critique que l’horreur c’est transformer le quotidien en terrifiant et quoi de plus près de nous que l’être aimé? Quand la personne qui partage votre vie, celle à qui vous avez juré confiance et amour, devient quelqu’un d’autre et pose des gestes que vous ne reconnaissez pas, il n’y a franchement rien de plus affolant. C’est pourquoi Honeymoon fonctionne à merveille sur papier. Malheureusement, le premier acte m’a semblé interminable, j’ai senti qu’on voulait tellement me convaincre que Bea et Paul était un petit couple parfait, avec si peu de subtilité que ça en devenait caricatural et donnait l’effet contraire. J’ai deviné le dénouement dès le premier événement étrange et j’ai donc du attendre patiemment que le personnage principal fasse de même, alors que les indices n’étaient absolument pas subtils.

Honeymoon aborde un thème intéressant mais qui a souvent été exploité, souvent avec de meilleurs résultats, et n’y apporte rien de nouveau. La morale que j’ai retenu? Ne choisissez pas les forêts québécoises pour votre lune de miel!

Jessy Beaulieu

Fantasia 2014 – Cybernatural

http://youtu.be/qaSbVR0zSC0

Je l’avoue, je suis entrée dans la salle de représentation de Cybernatural à reculons. Les films tournés avec caméra à l’épaule, du genre Paranormal Activity, sont selon moi un genre qui a commencé à s’essouffler dès la sortie de The Blair Witch Project.  Lorsqu’en plus j’ai vu la bande-annonce, j’ai anticipé un film qui ne serait que l’exploitation un peu « cheap » d’une technologie moderne pour quelques effets spéciaux peu impressionnants. Je suis heureuse de vous annoncer que je m’étais enfoncé le doigt dans l’oeil jusqu’au coude.

Un vidéo incroyablement embarrassant apparaît un jour sur internet et ruine la réputation de Laura Barns. Les images font rapidement le tour de l’école et l’adolescente, le moral complètement brisé par l’intimidation incessante de ses pairs, décide tragiquement de mettre fin à ses jours. Cet acte est également rendu public en ligne. Un an plus tard, le groupe d’amis responsable de la descente en enfer de Laura passe une soirée ordinaire en vidéoconférence sur Skype. Les insultes et les blagues fusent de toutes parts, certaines même au dépend de la défunte. Lorsqu’ils reçoivent tour à tour des messages des comptes de réseaux sociaux de Laura, la colère puis la panique les gagnent rapidement. Un individu anonyme et caché, sous le pseudonyme de Laura, se joint à leur session Skype et les force à jouer à son jeu pervers qui expose tous les mensonges qui germent depuis longtemps dans leur amitié. L’enjeu, tout simplement, est leur vie.

Il y a 10 ans, ou même 3, si quelqu’un m’avait prédis qu’un jour non seulement je verrais un film dont l’action est entièrement vue à travers un écran d’ordinateur mais qu’en plus je le louangerais, j’aurais assurément éclaté de rire. Le concept est très peu attirant, personne ne veut fixer un écran d’ordinateur lorsqu’on est au cinéma, on passe déjà pour la plupart notre journée entière à le faire! Pourtant, Cybernatural est un bijou. La distribution entière, composée de visages inconnus, est parfaite du début à la fin et contribue énormément à nous faire croire aux évènements surnaturels desquels nous sommes témoins. Il faut également dire que tout ici a comme but la vraisemblance; les personnages utilisent Skype, Spotify et Google, pas des versions bidons inventées pour éviter des poursuites.

Si vous êtes, comme je l’étais, un peu rebuté par l’idée de « l’horreur par ordinateur », souvenez-vous que les plus grands films d’épouvantes sont ceux qui réussissent à transformer le quotidien, le banal et même l’agréable en situations horribles et terrifiantes. Ce fut le cas pour les plages avec Jaws, les vidéocassettes avec The Ring, les oiseaux pour The Birds et le téléphone pour d’innombrables oeuvres. Cybernatural prend ce qui est devenu pratiquement une extension de notre identité et le métamorphose en une arme acérée pointée vers nous-mêmes. Ceci dit, je souhaite sincèrement que ce sera le seul de son genre, même si c’est peu probable. À l’instar du fameux The Blair Witch Project, la recette de l’horreur digitale en est une qui donnera sans doute naissance à de nombreuses émules qui risquent de ne pas arriver à la cheville de l’efficacité de l’original.

Je dois également noter que la session de questions suivant la projection a été accomplie partiellement par vidéoconférence Skype, une expérience complètement surréaliste pour le public qui se remettait à peine de ses émotions!

– Jessy Beaulieu

Fantasia 2014 – Life After Beth et Suburban Gothic

La comédie d’horreur est un genre particulièrement difficile à faire et surtout à bien faire. Il faut savoir doser les blagues et le sang et atteindre un précieux équilibre qui laisse assez de place à chaque élément sans éclipser ou annuler le reste. Life After Beth et Suburban Gothic, deux films présenté un à la suite de l’autre au Festival Fantasia hier soir, se donnaient tous deux la mission de relever ce défi.

Zach est inconsolable. Sa copine Beth est décédée quelques jours auparavant et il n’arrive plus à trouver de raison de continuer. Malgré son aveu que leur couple éprouvait des difficultés et qu’ils s’étaient temporairement séparé lorsque le drame a frappé, Zach se morfond en se rappelant toutes les choses qu’il n’a jamais pu dire à la fille qu’il aimait, tous les gestes qu’il a repoussé à plus tard. Il trouve un refuge émotionnel chez les parents de Beth, les Slocum (joués par John C. Reilly et Molly Shannon), jusqu’à ce que ceux-ci cessent de retourner ses appels et refusent de le laisser entrer chez eux. C’est en fouinant autour de la maison que Zach découvre l’impossible: Beth est revenue, sans souvenir des événements ayant mené à sa mort. Zach est fou de joie et se fait un devoir d’enfin profiter pleinement de la présence de sa bien-aimée. Beth par contre est… différente. Elle a des excès de colère terrifiants, elle développe un amour étrangement intense pour la musique de salle d’attente (le smooth jazz) et a un énorme appétit… sexuel. Zach apprend donc à composer avec ses changements parce qu’il aime Beth et l’aimera toujours, quoiqu’il arrive. Du moins c’est ce dont il tente de se convaincre.

Life After Beth est peut-être rempli de créatures étranges mais son histoire en est une très ordinaire; l’histoire d’un couple qui tente de survivre longtemps après avoir atteint la date d’expiration. Pratiquement chaque scène peut être interprétée au deuxième degré. C’est intelligent, ça fonctionne. Le scénario est drôle et efficace mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il manquait un petit quelque chose. Une touche de finition, un ficelage plus serré, un aiguisage des blagues, je ne sais pas trop. Le réalisateur Jeff Baena a avoué qu’il avait écrit Life After Beth il y a plusieurs années mais n’avait jamais trouvé les ressources ou l’intérêt de le porter au grand écran. C’est sa femme Aubrey Plaza (Julie Powers de Scott Pilgrim vs. The World et la Beth titulaire du film) qui l’a encouragé à, disons-le, ressusciter le scénario récemment. Une comédie légère avec très peur d’horreur, qui se retrouve dans la catégorie de Warm Bodies et autres; sympathique mais pas nécessairement mémorable.

Suburban Gothic est une comédie au ton quelque peu différent. Cliquez ci-dessous pour en savoir plus.

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Fantasia 2014 – Boyhood

Vous en avez certainement entendu parlé, Boyhood est cet accomplissement cinématographique du réalisateur Richard Linklater, filmé sur une période de pas moins de 12 années. Ne serait-ce que pour cette raison, le film est intriguant mais est-il divertissant?

Plusieurs personnes m’ont demandé de décrire le scénario de Boyhood depuis la représentation d’hier et je dois avouer que je n’ai pas encore réussi à trouver les bons mots. Boyhood est à propos de rien… et de tout. C’est une fenêtre sur la vie d’une famille américaine dont les parents sont séparés depuis que les enfants, Mason et Samantha, sont très jeunes. On y suit leur quotidien à différents moments et on les voit littéralement grandir et changer devant nos yeux pendant près de 3 heures. Si cette prémisse vous semble ennuyante à mourir, détrompez-vous. Le scénario et les dialogues sont si bien écrits qu’ils semblent complètement naturels, presque improvisés. On a vraiment l’impression d’avoir une porte qui mène à cette famille et que l’on ouvre au hasard pour observer où ils en sont, qui ils sont devenus à ce point dans leur vie. La distribution entière excelle et on s’attache facilement et rapidement aux personnages.

Un détail que j’ai particulièrement apprécié est l’omniprésence de la musique tout au long du film. Le père de Mason et Samantha et musicien et discute souvent de pièces avec ses enfants comme seul un vrai mélomane sait le faire, Mason juge le caractère de son futur co-chambreur par le fait qu’il est grand fan du groupe Bright Eyes, par exemple. Au delà de ça, les chansons qui accompagnent certaines scènes ont étés soigneusement choisies pour représenter l’année et l’ambiance du moment. Par exemple, Blink-182 nous chante Anthem Part Two en 2002, pendant qu’un jeune Mason et son meilleur ami explore le voisinage à vélo.

Boyhood est la définition même d’un « feel good movie« . C’est un film qui donne envie de vivre, d’avoir des enfants, d’appeler ses parents et de serrer nos amis dans nos bras. C’est un tour de force unique en son genre, qui sonne plus vrai que toutes les séries de télé-réalité réunies ensembles.  Lorsque le générique roule au bout de 2 heures 45 minutes, on n’a pas vu le temps passer et on en voudrait encore. À ne pas manquer.

Boyhood sera en salle de cinéma dès ce vendredi 25 juillet.

– Jessy Beaulieu

Fantasia 2014 – Animosity

Une couple de nouveaux mariés emménage dans une belle grande maison au milieu de nul part, entourée d’un boisé et de pas grand chose d’autre. L’endroit idéal pour Carrie, qui a besoin de quiétude pour composer des trames sonores de films d’horreur. Seule tous les jours pendant que Mike est au boulot, Carrie croise un homme armé dans les bois et est témoin d’événements très inquiétants. Mike, pourtant, semble vouloir tout rationaliser et tente de convaincre sa femme qu’elle a l’imagination fertile et qu’ils sont parfaitement en sécurité. Que se passe-t-il vraiment dans les bois? Carrie est-elle en danger dans sa propre maison?

La principale force d’Animosity est son actrice principale, Tracy Willet. Le personnage de Carrie passe au travers d’une gamme d’émotions très intenses et la performance de Willet nous permet de croire à chaque moment. Malheureusement on ne peut en dire de même du reste de la distribution. Le film semblait souffrir de quelques problèmes de sons et de montage mais tout ceci serait facilement pardonnable si l’intrigue savait nous garder en haleine. Vous l’aurez deviné, ce n’est pas le cas. Le scénario nous offre une gigantesque surprise mais celle-ci déraille complètement l’histoire et apporte beaucoup plus de questions que de réponses. Les invraisemblances  s’accumulent et la finale n’apporte que très peu de satisfaction.

Animosity est un film qui aurait pu être un excellent court métrage. Dommage.

– Jessy Beaulieu

Fantasia 2014 – Open Windows

Le film Open Windows du réalisateur et scénariste Nacho Vigalondo débute en force avec une prémisse intrigante et une approche inusitée qui nous accroche, celle de présenter l’entièreté de son récit par l’entremise d’un écran d’ordinateur.  Malheureusement, cette recette s’effrite rapidement pour faire place à une série de clichés usés jusqu’à la corde qui contrastent violemment avec le ton initial du long-métrage.

Nick Chambers (Elijah Wood) est l’administrateur d’un site internet dédié à Jill Goddard (Sasha Grey), une actrice populaire pour qui il entretient un intérêt à la limite de l’obsession. Ce dernier est invité à rencontrer la comédienne lors du lancement de son prochain film à Austin. Une occasion en or pour l’admirateur. Alors qu’il écoute en ligne la diffusion d’une conférence à laquelle participe Goddard, le webmestre est contacté par un mystérieux internaute aux intensions nébuleuses. Si la conversation avec son interlocuteur se veut au départ amicale, leurs échanges prendront un tournant pour le pire tandis que Nick est entrainé malgré lui dans une séquence d’évènements aux répercussions graves pour lui et la jeune interprète.

Open Windows prend le pari de garder en haleine son public du début à la fin. Un objectif risqué lorsque l’on considère la manière dont est structuré le film. Vigalondo parvient malgré tout, de façon efficace, à construire une mise en scène dynamique qui prend tout son sens dans la manière dont est présentée l’action dans l’interface virtuelle du portable de Nick. Le réalisateur décide par moment de concentrer sa «caméra» sur une partie de l’écran, d’en exclure une ou de montrer le déplacement de celle-ci entre les différentes «fenêtres». Une technique qui aurait pu facilement tomber dans la répétition, mais qui ne demeure pas moins autant rafraichissante que divertissante

Regrettablement, l’oeuvre prend un tournant vers le pire aussitôt que l’on délasse le huis clos qu’offrait la chambre d’hôtel de Nick pour le remplacé par une poursuite dans les rues de la ville texane. C’est à ce moment que le scénario de Nacho Vigalondo perd de son rythme et de son originalité. Avec maladresse, le film met de côté le sentiment d’authenticité dans lequel il était trempé jusqu’ici pour employer des avenues proches de celle de la science-fiction. Quant à elles, les technologies, qui se voyaient au départ plausible, font désormais place à des gadgets impossibles qui font coup sur coup rire l’audience au fait de la plausibilité des engins utilisés.

Elijah Wood n’en demeure pas moins attachant dans le rôle sympathique de Nick et c’est avec beaucoup d’adresse qu’il parvient à nous garder intéressé au sort de son personnage. Une performance qui éclipse complètement celle de Sasha Grey au jeu souvent inégal.

On pardonnerait les nombreux défauts d’Open Windows si ce n’était des incongruités de son troisième acte qui s’entête à multiplier les révélations superflues et les explications inutiles. Des irritants supplémentaires qui ne font que contribuer à créer au sentiment de déception qui nous suit à la sortie de la projection. Une  déception qui n’est que plus grande lorsque l’on considère le potentiel du film qui n’est qu’au final un amalgame les codes du «Found Foodtage» à ceux des «Slasher» classiques.

Open Windows sera en représentation le 23 juillet à 21h45 à la Salle J.A. De Sève de l’université Concordia dans le cadre de l’édition 2014 du festival Fantasia.

– Benoit Mercier

Fantasia 2014 – Faults

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Je suis prête à parier qu’un certain nombre des gens présents lors de la représentation de Faults ont acheté des billets dès qu’ils ont vu le nom de Mary Elizabeth Winstead dans le rôle principal. Winstead a incarné un personnage très important dans le monde geek il y a quelques années, celui de Ramona Flowers dans l’adaptation Scott Pilgrim vs. the World. Elle joue ici une jeune femme complètement différente mais tout aussi mémorable.

Ansel Roth est un loser. Spécialiste dans la « dé-programmation » des gens qui se sont fait embarqués dans des cultes et autre lavage du cerveau du genre, il était autrefois respecté. Ayant perdu son émission de télévision, sa femme, son argent et surtout sa dignité, il est contraint à faire des conférences minables dans des hôtels crades devant 10 personnes pour survivre. La chance semble pourtant vouloir lui sourire quand, à la fin d’une telle conférence, un couple âgé l’approche. Leur fille unique s’est fait entourloupée par un groupe qui s’appelle Faults et ils décident d’engager Ansel en espérant que son expertise leur ramènera leur Claire adorée.

Faults est un film qui, à l’image du culte fictif du même nom, manipule son public. Il débute en comédie (quoique plutôt noire) et nous entraîne dans une spirale de moments qui nous font douter de la première impression qu’on en avait eu. Les comédiens sont parfaits, surtout Winstead qui est franchement impressionnante tout au long de ce qui est essentiellement un huis clos pour la majorité du film. On voit la finale venir de loin mais le chemin pour s’y rendre est parsemé de surprises aussi choquantes que divertissantes. Quand on considère que c’est le tout premier long métrage du réalisateur Riley Stearns, on peut conclure que c’est une réussite.

Faults est présenté à nouveau le jeudi 24 juillet à 19:15 dans la salle J.A. De Sève.

– Jessy Beaulieu

Fantasia 2014 – Ghost in the Shell

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Mamoru Oshii, le réalisateur de Ghost in the Shell a avoué au public de Fantasia hier qu’il n’avait vu son film qu’une seule fois depuis qu’il l’avait terminé et qu’il détestait revoir ses vieux films. C’est une affirmation qui semble complètement impossible pour les fans, puisque Ghost in the Shell n’est pas qu’un grand film d’animation, c’est également un des plus grands films de la science-fiction moderne. Alors que l’oeuvre, qui a plus en commun avec Blade Runner qu’avec Dragon Ball, célébrera l’an prochain son 20e anniversaire, la voir sur grand écran renforce le sentiment qu’elle est intemporelle et toujours incroyablement grandiose.

C’est devant une salle comble que Oshii a reçu un prix pour l’ensemble de sa carrière. Prix, on l’a souligné plusieurs fois, qu’on souhaite très précoce puisqu’on espère que le réalisateur ait encore plusieurs histoires à nous offrir. D’ailleurs, sa présence à Montréal ne tenait pas d’un hasard; il y a filmé une partie de son plus récent film et y travaillait sur la post-production. Le public de Fantasia a eu la chance de visionner en primeur la toute première-bande annonce du long-métrage, intitulé The Last Druid: Garm Wars, un autre suspense de science-fiction mais pas un film d’animation cette fois. Sans trop en dire, c’était visuellement à couper le souffle. Espérons le voir sur la programmation du festival bientôt!

Le créateur a été candide et très drôle tout au long de la période de questions et a semblé visiblement touché par l’ovation debout que nous lui avons offert. Un horaire chargé l’a forcé à quitter avant la projection mais son absence n’a pas amoindri le plaisir que la salle entière a éprouvé à redécouvrir (et découvrir, pour certains) l’univers de Ghost in the Shell. La copie présentée était magnifique et la salle était complètement silencieuse du début à la fin, rivée à l’écran, hypnotisée par la trame sonore. Une superbe façon de démarrer mon festival.

– Jessy Beaulieu

Festival Fantasia – Encore plus de films annoncés

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Le Festival International de Films Fantasia nous gâte cette année! La programmation du festival est habituellement un secret gardé des dieux jusqu’à la dernière minute mais, pour l’édition 2014, nous en sommes déjà à une deuxième vague de dévoilement.

Jeudi dernier, on a en effet appris que le film de clôture du festival le 5 août sera Welcome to New York, le film d’Abel Ferrara inspiré du scandale de Dominique Strauss-Kahn et mettant en vedette Gérard Depardieu. Le réalisateur sera d’ailleurs sur place pour présenter son oeuvre.

De plus, pour célébrer le 40e anniversaire du classique d’horreur moderne The Texas Chainsaw Massacre, Fantasia remettra un prix au réalisateur Tobe Hooper et présentera la nouvelle version 4k restaurée du film.

La liste complète de cette deuxième vague de films peut être vue sur le site de Sound on Sight (en anglais seulement) et inclut, entre autres, le plus récent chapitre de la série d’horreur japonaise Ju-On (Ju-On: The Beginning of the End), At the Devil’s Door du réalisateur de The Pact, Dancing Karate Kid (dans lequel un jeune danseur devient karateka malgré lui) et Fight Church, un documentaire sur les prêtres américains qui sont également champions de « Ultimate Fighting » à la UFC.

On vous rappelle que la programmation entière du Festival Fantasia sera dévoilée le jeudi 10 juillet et que les billets seront en vente dès le 15 juillet. Rendez-vous ici-même du 17 juillet au 5 août pour lire notre couverture de l’évènement!

– Jessy Beaulieu

Fantasia – Projections bénifices pour venir en aide aux victimes du typhon Haiyan

Suite aux terribles événements qui ont récemment dévasté les Philippines, l’Institut du film Ciné-Asie, le Festival international de films Fantasia et l’Université Concordia proposent le samedi 23 novembre prochain deux projections-bénéfices. La contribution minimale pour ces projections-bénéfices est de 10 $ et 100 % des recettes seront remis à la Croix-Rouge canadienne, fonds typhon Haiyan.

Pour l’occasion, le long métrage philippin On the Job du réalisateur Erik Matti, l’un des films-événements de la dernière édition de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, sera présenté lors de ces projections-bénéfices.

Avant chaque projection, DJ XL5, concepteur d’événements spéciaux au Festival international de films Fantasia, présentera le Filipino Zappin’ Party, un hommage d’une trentaine de minutes dédié au cinéma de genre philippin des années 70. Un nouveau montage rythmé et festif d’une trentaine de minutes composé de bandes-annonces et d’extraits de films créé expressément pour les fins de cet événement.

On the Job (v.o.sta.)
Genre: Drame policier
Philippines, 2012, 121 min.
Samedi le 23 novembre 2013 à 17 H et 20 H
Salle J.A. De Sève – Université Concordia
1400 de Maisonneuve Ouest (Métro Guy-Concordia)
Contribution par film : 10 $ ou plus

Mystérieux Étonnants #322The Sixth Gun Vol.1: Cold Dead Fingers

Cette semaine, la suggestion du mois de la librairie Millénium, The Sixth Gun de Cullen Bunn et Brian Hurtt. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la culture populaire: BD, cinéma, jeux vidéos, télévision, etc.

Diffusion originale: 29 juillet 2013
Site web: MysterieuxEtonnants.com
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Festival Fantasia 2013 – The Weight

The Weight du réalisateur sud-coréen Jeon Kyu-hwan raconte l’histoire de Jung, un homme bossu dont l’existence est centrée autour d’une morgue où il y habite et travaille en tant qu’embaumeur. Une vie morne, mais pourtant paisible qui sera chamboulée lorsque les malheurs de son frère, un dépressif en quête d’un changement de sexe, viendront empiéter sur son quotidien.

Sans être complètement un huis clos, l’univers fictif de The Weight n’en garde pas moins une atmosphère de claustrophobie. Une bonne partie du film se déroule à l’intérieur de l’étroite morgue. Un monde gris et sans joie dans lequel le personnage principal semble étonnamment satisfait. Loin des regards et du jugement des gens « normaux », l’embaumeur exécute ses tâches routinières qui sont, on s’en doute, les seules raisons qui donnent du sens à son existence dépourvue de plaisir.

Le lieu est un personnage à lui-même où tout est permis et dans lequel on rentre comme dans un moulin. Familles de défunts, groupes de célébrants et employés du coroner se croisent tous dans la petite pièce où on y retrouve autant des corps dénudés que ceux prêts à être envoyés six pieds sous terre. Une réalité crue et déstabilisante qui ne semble pas pour autant affecter Jung qui s’y applique avec dévouement.

Bien qu’on parvienne autant soit peu à s’attacher à lui, le personnage principal demeure néanmoins inaccessible et mystérieux pour l’auditoire. Silencieux, comme l’ensemble des protagonistes du long-métrage d’ailleurs, on voudrait en apprendre un peu plus sur lui et ce qui le tracasse. Faute d’attachement, on a du mal à créer un lien affectif avec Jung lorsqu’il fera face à des ennuis.
Le scénario, également signé par Jeon Kyu-hwan, est lent et prend bien le temps de nous montré toutes les facettes de l’existence du bossu. Une approche qui se montre beaucoup trop insistante et qui trahit les intentions du réalisateur à vouloir établir une atmosphère lourde et lugubre. On aimerait davantage de substance que la simple succession de scènes du quotidien montrant Jung occupé à maquiller un mort ou l’éponger de son sang.

À quelques reprises, le film laisse de côté Jung et son frère pour s’attarder à un personnage secondaire dont la vie vient d’être chamboulée par le décès d’un être cher. C’est le cas d’un homme défiguré et muet que l’on voit portant un casque de moto afin de cacher ses difformités. Le récit de ses souffrances causé par la mort de sa mère est en mesure de nous toucher. Celui-ci n’a malheureusement que très peu d’incidences sur la trame narrative du film qui se complait à mettre en scène le quotidien de l’embaumeur.

The Weight est une production originale dont on sent le désir d’exprimer une option, ou, à tout le moins, tente d’illustrer certains aspects tragiques de la condition humaine. Malheureusement, faute de direction et de maîtrise, ses points forts se retrouvent ensevelis sous une suite de mauvaises décisions. On a davantage l’impression d’un premier jet auquel on aurait dû retirer quelques scènes.

– Benoit Mercier

Festival Fantasia 2013 – The Last Tycoon

http://youtu.be/OWyxgnm3sB0

The Last Tycoon de Wong Jing marque le retour Chow Yun-Fat à Fantasia, acteur fétiche des habitués du festival, qui nous revient dans le rôle de Cheng Daqi, un haut placé de la pègre de Shanghai qui, peu de temps avant de l’invasion des troupes japonaises en Chine, renoue avec une vieille flamme de son passé. Un film chargé en émotion dans lequel se succèdent autant les moments poignants que des scènes d’une violence surprenante.

Yun-Fat y incarne avec brio le charismatique Cheng Daqi, une figure énigmatique et puissante de la Chine des années 30 dont le parcours de vie est révélé par l’entremise de scènes rétrospectives. Bien qu’il soit un criminel aguerri de longue date, celui-ci parvient à charmer l’audience avec ses allures de gentil homme. Un personnage capable de la plus tendre caresse autant que des actes d’une agressivité inouïe. Une interprétation authentique et touchante qui parvient à maintenir la sympathie que l’on ressent a son égard tout le long du long-métrage.

Le récit n’est pas sans rappeler les drames de gangsters à la Francis Ford Coppola. Le réalisateur Wong Jing parvient à trouver l’équilibre entre la fresque historique, le film d’action et l’histoire d’amour classique sans pour autant s’embourber dans les clichés du genre. The Last Tycoon est riche succession de dialogues chargée en informations de toute sorte ce qui peut amener par moment une certaine confusion. Un simple moment d’inattention peut s’avérer néfaste alors que se relayent devant nos yeux des scènes denses en contenu politique et intrigue amoureuse.

Malgré quelques séquences en animation de synthèses maladroitement exécutée, nous avons droit à une photographie soignée aux couleurs vives et orientées vers le détail. Un aspect qui n’est pas mis à l’écart lors des différentes altercations et fusillades qui se déroulent devant nos yeux. Celles-ci sont par ailleurs légion dans la production.

Malgré ses longueurs, The Last Tycoon est divertissement assuré pour les initiés et amateurs de la vedette du cinéma chinois.

– Benoit Mercier

Festival Fantasia 2013 – Ip Man: The Final Fight

Ip_Man_The_Final_FightIp Man, le légendaire maître du Wing Chun, est de retour cette année encore à Fantasia dans un tout nouveau long-métrage signé Herman Yau (The Legend is Born – Ip Man). Avec déjà trois films à son actif, ce nouveau récit de kung-fu se veut une suite à la populaire franchise inspirée par le mentor de Bruce Lee. On y découvre un Ip Man vieillissant interprété par Anthony Wong, en remplacement de Donnie Yen, qui s’installe cette fois-ci à Hong Kong alors que la population de la Chine doit composer avec une nouvelle vague de famine et de restrictions gouvernementales.

Bien qu’hésitant au départ, Ip Man concède à ouvrir une nouvelle école d’art martial et à enseigné à un groupe restreint d’élèves. Séparé de que sa femme et son fils qui habitent une autre région du pays, ceux-ci deviendront par la même occasion sa nouvelle famille. Les choses se compliqueront lorsque la tension montera entre certains employeurs de ville et des unions de travailleurs et que l’un des disciples du vieux maître se mêlera aux activités illicites d’un groupe de criminels local.

Anthony Wong incarne un Ip Man plus pausé et contemplatif que les versions précédentes. Son jeu a beau être juste, on finit par s’ennuyer du charisme éclatant que possédait Donnie Yen à l’écran. Il en va de même pour les scènes d’action qui manquent un peu de mordant et qui sont qu’une pâle copie des films précédents. Ces séquences étaient synonymes d’excitation dans les deux premiers opus de la franchise, tandis qu’ils sont réduits à une succession de chorégraphies, quoique bien exécutés par l’ensemble de la distribution, dans cette nouvelle production.

Les élèves d’Ip sont tout aussi peu intéressants. Nombreux, on ne finit jamais vraiment par les connaître et leur rôle dans le récit semble illusoire et réservé à adresser ce qui se passe dans la vie de leur enseignant. Le long-métrage se montre par moment à cheval entre le bon vieux film de kung-fu et la fresque historique de l’époque. Les enjeux de notre héros et de son entourage demeurent flous une bonne partie du long-métrage, alors que le récit semble « se chercher » une raison d’être. Faute d’ennemis ou de difficultés, on finit par perdre l’intérêt pour ce qui se passe à l’écran.

Malgré ses faiblesses évidentes, on ne peut pas qualifier pour autant Ip Man: The Final Fight de « mauvais ». La caméra de Herman Yau parvient à capter l’ambiance d’un Hong Kong des années 50 et nous offrir par moment de superbes plans. La photographie est colorée, belle sans être particulièrement remarquable.  Les amateurs de combat corps à corps peuvent y trouver le compte, à condition de ne pas s’attendre au niveau de raffinement des précédentes productions. En outre, The Legend is Born – Ip Man aurait pu porter un tout autre titre et n’apporte que très peu de nouveau à une franchise qui était pourtant divertissante.

Ip Man: The Final Fight sera projeté à nouveau le 31 juillet prochain au cinéma Impérial.

– Benoit Mercier

Mystérieux Étonnants #321R.I.P.D.

Cette semaine, nous vous partageons certaines des plus grandes nouvelles dévoilées durant la plus récente édition du Comic-Con de San Diego et nous discutons de R.I.P.D., la bande dessinée de Dark Horse Comics qui a inspiré le film du même nom qui vient tout juste de sortir en salle. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la culture populaire: BD, cinéma, jeux vidéos, télévision, etc.

Diffusion originale: 22 juillet 2013
Site web: MysterieuxEtonnants.com
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