Mystérieux Étonnants #273The Dark Knight Rises

Cette semaine, nous recevons Simon Laperrière, programmateur pour le festival Fantasia, qui vient nous parler des films à ne pas manquer cette semaine. Également à l’émission, une discussion sur The Dark Knight Rises. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la culture populaire: BD, cinéma, jeux vidéos, télévision, etc.

Diffusion originale: 23 juillet 2012
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Retransmission vidéo de l’émission #273 – The Dark Knight Rises

Écoutez la retransmission vidéo de l’émission #273 – Cette semaine, nous recevons Simon Laperrière, programmateur pour le festival Fantasia, qui vient nous parler des films à ne pas manquer cette semaine. Également au programme, une discussion sur The Dark Knight Rises.

Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons les dernières nouvelles sur l’univers de la pop culture, jeux vidéo, BD, films, télévision, etc.

Festival Fantasia 2012 – Lloyd The Conqueror

Pas besoin d’être un fin observateur pour s’apercevoir que les Geeks sont à la mode depuis quelque temps. Alors que le cinéma hollywoodien nous offre année après année des films de superhéros et que des émissions telles que « The Big Bang Theory » font l’apologie de ce mode de vie qui pourrait essentiellement se résumer à, comme Simon Pegg le disait, ne jamais se la jouer cool au sujet de combien vous aimez quelque chose, certaines personnes quant à eux seraient tentées de proclamer que la « revanche des tronches » à bel et bien eu lieu. Vivons-nous maintenant dans un monde où tous et chacun sont Geek? À tout le moins juste un peu?

Bien qu’il est pratiquement aujourd’hui impossible de posséder un minimum de « culture Geek », tous ont au moins joué à Mario au Nintendo dans leur jeunesse ou utilise un téléphone intelligent sur une base régulière, il n’en reste pas moins que des aspects de celle-ci demeurent nébuleux, pour ne pas dire étrange.

Dans son film intitulé Lloyd The Conqueror, le réalisateur canadien Michael Peterson nous projette littéralement dans l’un de ces curieux passe-temps. Celui des jeux de rôle grandeur nature. On y retrouve un monde étrange avec ses propres règles et façon d’opérer. Un univers fantastique qui absorbe complètement ses joueurs qui tentent d’échapper à banalité du quotidien et qui parfois malgré eux s’y retrouvent complètement engloutit.

Lloyd (Evan Williams) est le chef d’un trio de colocataires qui fréquente l’université publique de leur ville. De nature plutôt fainéante, les trois jeunes hommes se retrouvent dans le pétrin alors qu’ils ne parviennent pas à préparer à temps l’exposé oral pour un cours essentiel pour l’obtention de leur diplôme. Sans la note de passage, Lloyd, Patrick et Oswald perdront leur aide financière aux études. Leur professeur (Mike Smith), un adepte et champion de jeux de rôle grandeur nature, leur propose alors un marché. S’ils s’enrôlent dans la prochaine compétition annuelle de GN, celui-ci leur donnera la note minimale de passage. Bien qu’ils acceptent sans toutefois connaitre cet univers, le groupe prendra goût au jeu tandis que la compétition se transformera petit par petit en une question d’honneur. Lors de leur quête, ils feront la rencontre du magicien blanc (Brian Posehn), un ancien joueur et propriétaire d’une boutique de jeux qui initiera le groupe aux mystères et règlements des GN. De son côté, Lloyd prendra son courage à deux mains en abordant la jeune entraineuse d’un dojo local pour qui il développera des sentiments.

Petit frère des «Slacker Movie», Lloyd The Conqueror ne réinvente pas le genre, mais parvient malgré tout à nous divertir et bien sûr nous faire rire. Quoique caricaturaux, à en être par moment même épuisant, ses personnages sont attachants et parviennent à nous toucher. Chaque scène devient un prétexte à se moquer des adeptes de ce type de jeux et des Geeks en général et leurs manies. Un humour qui, à moins d’être un Geek de mauvaise foi, sera bien reçu de ceux-ci. Avec de très peu de moyens Peterson parvient à demeurer inventif avec des gages qui ne se répètent pas et qui nous prennent malgré nous au détour. Les blagues employées sont par moments un peu facile, mais réussissent à ne pas tomber dans le « pipi caca », un facteur «choque» que l’on retrouve tapissé d’un bout à l’autre des longs-métrages de Kevin Smith, un autre réalisateur qui est un habitué de ce genre de films.

Brian Posehn est hilarant dans le rôle du personnage du vieux magicien qui tente de guider ses nouvelles recrues. On comprend que pour lui les grandeurs nature sont plus qu’un simple passe-temps, mais un style de vie qu’il prend terriblement au sérieux, ce qui entraine plusieurs malentendus et malaises. Mike Smith quant à lui est convaincant dans le rôle du «méchant» et champion invaincu des GN. Bien que terriblement cruel et malicieux, il s’entoure, comme les vilains des dessins animés, de sbires empotés qui le vénèrent tel un roi. On souhaiterait par contre que les scènes de combats soient un peu plus élaborées et créatives. Elles se concluent malheureusement très rapidement et semblent avoir été un peu trop improvisées, ce qui est dommage puisque le combat est au cœur de tout bon jeu de rôle grandeur nature. C’est d’ailleurs dans celles-ci que l’on retrouve le plus d’erreurs techniques. Des plans contre jour, un éclairage peu adéquat et des mises au foyer mal exécutées parsèment une photo qui est sinon bien réussie.

Un bon petit film canadien qui donne une visibilité et une voix à l’un peu connut des non-initiés.

– Benoit Mercier

Mystérieux Étonnants #272The Amazing Spider-Man

Cette semaine, les membres des Mystérieux étonnants sont heureux de retrouver leur coanimateur Yoann alors qu’ils reçoivent en studio Nicolas Archambault, programmateur au Festival Fantasia. Également à l’émission, The Amazing Spider-Man du réalisateur Mark Webb mettant en vedette Emma Stone et Andrew Garfield. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la culture populaire: BD, cinéma, jeux vidéos, télévision, etc.

Diffusion originale: 16 juillet 2012
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Retransmission vidéo de l’émission #272 – The Amazing Spider-Man

Écoutez la retransmission vidéo de l’émission #272 – Cette semaine, les membres des Mystérieux étonnants sont heureux de retrouver leur coanimateur Yoann alors qu’ils reçoivent en studio Nicolas Archambault, programmateur au Festival Fantasia, et qu’ils discutent du film The Amazing Spider-Man du réalisateur Mark Webb mettant en vedette Emma Stone et Andrew Garfield.

Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons les dernières nouvelles sur l’univers de la pop culture, jeux vidéo, BD, films, télévision, etc.

Fantasia 2012 : le cinéma de genre à son comble

La 16e édition du festival international de films Fantasia prendra son envol le jeudi 19 juillet prochain, et ce, jusqu’au 9 août. Pendant cette période, de nouvelles œuvres formidables de maîtres tels que William Friedkin, Takashi Miike, Quentin Dupieux, Harmony Korine, Bill Plympton et Noboru Iguchi seront projetés au grand plaisir des cinéphiles friands de cinéma de genre.

Lors de cet événement plus de 125 réalisateurs, producteurs et acteurs provenant des quatre coins du monde seront présents pour présenter leurs films, dont plusieurs gros noms de la pop culture tels que Mark Hamill (Star Wars), Tony Todd (Candyman), Michael Bienh (Aliens, The Terminator) et Casper Van Dien (Starship Troopers).

Comme toutes les années, le cinéma asiatique occupe une place prépondérante, dont une part importante proviendra des Philippines, dont le cinéma est en pleine renaissance. Le cinéma occidental n’est pas en reste pour autant avec des films provenant de l’Australie, des Pays-Bas, des États-Unis… et de la Scandinavie. En fait, il y sera présenté plus de 160 films provenant de plusieurs dizaines de pays.

En cette 16e édition, de nouvelles sections s’ajoutent à l’importante offre de ce festival, dont Axis, qui est consacré au cinéma d’animation international et qui rivalise avec le prestigieux Festival d’Annecy et qui salue les talentueux artistes qui continuent de créer de nouveaux mondes plan par plan. Et d’autres reviennent encore plus fortes dont Documentaries From the Edge, Camera Lucida (où les dix œuvres sélectionnées portent un regard sur le film de genre, puis le détruit pour mieux le reconstruire) et la quatrième édition du Fantastique week-end du court-métrage québécois.

Soulignons que le Jury Compétition long-métrage sera présidé par le cinéaste québécois Gabriel Pelletier (Karmina, La peur de l’eau) et secondé par Jay Baruchel, Michael Bienh, Sylvain Krief (musicien de jazz qui a accompagné certains des plus grands artistes et un très grand cinéphile de genre fantastique) et par la critique de cinéma Maggie Lee (Variety).

C’est le film japonais For Love’s Sake, réalisé par Takashi Miike, qui ouvrira le festival. Il s’agit d’une adaptation du manga Ai To Makoto qui raconte l’histoire d’amour entre une jeune femme riche et bien élevée et un voyou plus que fauché.

Finalement, le film de clôture sera rien de moins que PARANORMAN, un film de stop-motion 3D provenant du studio d’animation LAIKA qui avait offert auparavant Coraline. Notons que ce film raconte l’histoire d’une ville assiégée par les zombies; Norman, un jeune garçon incompris qui a le don de parler aux morts, les combattra tout comme des fantômes, des sorcières et, pire encore, des adultes [!]

  

Voyez une sélection de quelques-uns des films à voir, après le saut.

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The Raftman’s Razor : super(be) court-métrage

The Raftman’s Razor est un incroyable court-métrage qui met en scène la passion de deux jeunes adolescents pour un personnage de comic book qui ne fait jamais rien. Cette oeuvre, qui mélange animation et réel, a été présenté à Fantasia en 2006.

– ‘xim Sauriol

Fantasia ouvre ses frontières à un nouveau marché de coproduction

Fantasia est l’un des plus importants et influents festival de cinéma de genre au monde et le plus imposant en Amérique du Nord; il est encore et toujours en pleine expansion. Pour sa 16e édition qui aura lieu du 19 juillet au 7 août 2012, un nouveau projet orienté pour l’industrie du film de genre vient d’être annoncé, soit Frontières, le marché de coproduction international de Fantasia.

Pour cette première édition, quatorze projets provenant tant de réalisateurs aguerris que de nouveaux venus ont été sélectionnés. Ils viennent de partout dans le monde, mais quatre d’entre eux sont canadiens, soit Pontypool Changes de Bruce MacDonald (qui sera la suite du chef-d’oeuvre culte Pontypool), Pork Chop de Sid Zanforlin, Radius de Caroline Labrèche et Steeve Léonard (Sans Dessein) et finalement Turbo Kid de Roadkill Superstar (François Simard, Anouk Whissel et Yoann-Karl Whissel [notre cher collègue].

Soulignons que Turbo Kid est la version long métrage de T is for Turbo qui avait remporté le vote populaire lors du concours américain The ABCs of Death (organisé par Drafthouse Films). Il sera produit par le producteur néo-zélandais Ant Timpson (The Devil Dared Me To) ainsi que le canadien Jason Eisener (Hobo with a Shotgun).

Félicitations à Fantasia pour ce bel ajout à leur offre ainsi qu’aux créateurs des projets choisis!

– ‘xim Sauriol

Mystérieux Étonnants #230Shaolin Cowboy

Cette semaine, spécial pour les dames, alors que Simon Chénier est en vacances, Francis et Benoit tenteront de ne pas être trop salaces lors de leur discussion sur Shaolin Cowboy de l’auteur Geof Darrow. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la culture populaire: BD, cinéma, jeux vidéos, télévision, etc.

Diffusion originale: 8 août 2011
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Festival Fantasia: The Whisperer in Darkness

The Whisperer in Darkness est plus qu’une simple transposition au grand écran de la nouvelle du romancier d’horreur H.P. Lovecraft. C’est un effort conscient d’adapter le plus fidèlement possible l’oeuvre originale en ayant recours à des techniques cinématographiques pastichés des longs-métrages des années 40.

C’est un récit classique fait avec un amour évident pour l’univers imaginé par le célèbre auteur du début du vingtième siècle. H.P. Lovecraft est l’un de ces écrivains dont on dit les oeuvres inadaptables. Sans vouloir ici rajouter de l’huile sur le feu entourant le débat des adaptations de livres au cinéma, les oeuvres de Lovecraft se révèlent les plus efficaces lorsqu’elles se basent sur ce qui a fait le succès des ouvrages, l’innommable, l’horreur qu’on ne peut littéralement pas être décrite et qui envahit complètement l’âme des hommes. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant que les protagonistes des histoires de Lovecraft rencontrent pratiquement tous la même fin, la folie plutôt qu’une mort définitive. Mais alors, comment adapter cette dimension au grand écran? Est-ce possible? Je suggère que devant l’impossibilité de pouvoir transposer cette essence horrifique vers le film, le réalisateur Sean Branney a vraisemblablement choisi d’emprunter une esthétique visuelle typée afin de rester, malgré tout, le plus proche de la nouvelle de The Whisperer in Darkness.  Une adaptation directe n’aurait probablement pas été aussi efficace et ne serait pas parvenue à effrayer le public. On s’entend, les créatures qui peuplent les livres de  H.P. Lovecraft traversent l’espace rempli de gaz grâce à des ailes. Pourquoi alors ne pas assumer complètement ce côté daté?

Est-ce que je me suis trop éloigné du sujet qui nous concerne? Pas complètement, puisque c’est l’une des critiques que j’ai entendues le plus à la sortie du film. Pourquoi ce style? Pour ma part, je crois qu’il est à propos et s’inscrit dans une suite logique de choix esthétiques qui font le charme de l’oeuvre.

Des polices de caractères en passant par l’utilisation de vieux effets spéciaux, d’une trame sonore d’époque et des maquettes, le réalisateur emploi toutes les ressources à sa disposition afin de plonger le spectateur dans un récit se déroulant dans première partie du vingtième siècle. Malgré quelque moment où la qualité de la production aurait pu être peaufinée, spécialement certaines scènes en noir et blanc ou lorsque l’on utilise des photographies modifiées, Sean Branney parvient à nous convaincre. Le rythme du film est lent et nous sommes beaucoup plus rapides que le personnage principal à comprendre l’énigme et ce qui se trame. Cet aspect aurait pu en déplaire à plus d’un, mais encore une fois, je dois admettre qui m’a plu. L’objectif n’était pas de dérouter ou surprendre le spectateur, mais bien l’amener en voyage afin qu’il découvre l’univers de Lovecraft.

Même s’il ne vous procura pas de frissons d’épouvante, le film est plongé dans une ambiance fantastique et surnaturelle qui rappelle les vieux feuilletons de télévision tels que The Twilight Zone et The Outer Limits. Sans faire dans la simplicité exagérer, la mise en scène est sobre et se déroule toujours entourée de décors dénudés, stéréotypés, mais efficaces.

Il faut aussi souligner la performance de l’acteur Matt Foyer qui se retrouve à porter seul une bonne partie du film sur ses épaules. En tant qu’interprète principal, Foyer devient notre guide au travers de cet univers ténébreux. Ses expressions, son état d’angoisse est palpable, un jeu parfaitement adapté pour le ton de l’oeuvre.

Parfois malgré lui comique, The Whisperer in Darkness a su gérer des rires de la part du public de Fantasia, souvent provoqué par des dialogues, ou les réactions rigolotes des personnages qui sortent hors de l’ordinaire pour notre époque.

N’en déplaise à ses détracteurs, The Whisperer in Darkness, est un film qui a du coeur qui a été créé par des artisans qui arrivent à nous faire ressentir, l’amour et l’émerveillement qu’ils entretiennent pour l’oeuvre de H.P. Lovecraft.

– Benoit Mercier

Festival Fantasia: True Legend

On peut toujours compter sur Fantasia pour nous offrir année après année des films de kung-fu dans la pure tradition chinoise. Une édition de Fantasia sans des longs-métrages d’arts martiaux, c’est comme si on mangeait des biscuits sans boire un bon verre de lait. On pourrait en profiter tout autant, mais c’est évident qu’il manquerait quelque chose.

Heureusement, les amateurs du genre ont eu leur dose lors de la diffusion de True Legend, un film racontant les périples d’un maître qui, à la suite de plusieurs tragédies qui sont survenues dans sa vie, a inventé un style de combat dont la pratique se fait sous l’influence massive d’alcool. True Legend est avant tout une histoire d’honneur, de famille et de résilience réalisée par Yuen Woo-Ping, un ancien chorégraphe de combats pour les films THE MATRIX et CROUCHING TIGER, HIDDEN DRAGON. C’est une oeuvre colorée, excentrique, parfois maladroite, mais hautement divertissante aux personnages sortis tout droit des légendes asiatiques et influencés par les héros et vilains des Comic Book américains.

Su Can (Man Cheuk Chiu) est un maître du Kung-fu au service de l’Empire de Chine. Après plusieurs années de services militaires, Su quitte l’armée afin de retrouver sa femme et fonder finalement une famille. Il laissera derrière son beau-frère et compagnon d’armes Yuan Ying (Xun Zhou), un homme au tempérament jaloux qui a toujours vécu dans l’ombre du célèbre général de guerre. Cinq ans après son retrait de l’armée, Su Can est sur le point d’ouvrir une école d’art martial, sa femme Yu et lui vivent heureux avec leur jeune garçon. Ce parfait bonheur prendra subitement fin lorsque Yuan, maintenant un puissant gouverneur, vient obtenir sa vengeance sur Su Can en prétextant récupérer la famille que celui-ci lui aurait « volée ». En fessant appel à des forces surnaturelles et une armure cousue à même sa peau, Yuan Ying vaincra Su. La jeune famille se retrouvera séparé et il en reviendra à Su Can de l’unifier à nouveau.

Tapissé d’action de la séquence d’ouverture à la dernière, True Legend ne nous offre pas beaucoup de temps de répit pour respirer. Une scène de combat et pratiquement suivie d’une autre, sauf pour quelques occasions où le film prend un moment pour instaurer un peu d’histoire. C’est dans ces séquences qu’on en apprend davantage sur les personnages, ce qui les motive, leurs rêves et surtout ce qui les unit les uns aux autres. Ces moments d’accalmie sont les bienvenues et ne sont jamais trop longs à nous en faire « taper du pied ». Juste assez d’informations sont transmises afin que l’on puisse se soucier de nos personnages principaux qui sinon progressent principalement dans un film bourré de combats. Ceux-ci sont par ailleurs extrêmement bien chorégraphie et nous tiennent en haleine. Le recours du ralenti et à des procédés d’images de synthèse aide à amener un caractère fantastique et surhumain à l’oeuvre. Chaque combattant possède son propre style de combat surdimensionné et c’est véritable plaisir de les voir s’affronter sur grand écran. Ce caractère d’excentricité et de grandeur est présent dans tous les aspects du film, des effets spéciaux à la performance des acteurs qui font par moment dans le grand-guignolesque.

La dimension tragique de l’oeuvre est l’élément principal qui propulse l’histoire. Su Can, autrefois un grand héros de guerre, tombe de plus en plus dans la dépression et l’alcoolisme, ce qui lui fera fleureter avec la folie. Chaque jour, il croira s’entrainer avec rien de moins que le Dieu du Kung-fu, il reviendra de ces journées épuisées et arborant des blessures sur la quasi-totalité de son corps. Des blessures qui, selon sa femme, il s’afflige à lui-même. Qu’ils soient les manifestations d’un esprit malade ou celles d’une véritable transcendance, ces segments d’entrainement sont primordiaux pour Su Can afin qu’il perfectionne sa maîtrise du combat corps à corps et rétablisse son estime de soi. On le verra repousser ses limites pour être une fois de plus bascule dans la défaite. Sa résilience s’effritera au fur et à mesure que son alcoolisme prendra le dessus. C’est également dans ces moments que les spectateurs se sentiront le plus liés à leur héros pour qui on finit par souhaiter qu’un moment de bonheur et de repos bien mérité.

Sans réinventé le genre, True Legend saisit les occasions de s’éloigner du combat pour instauré des éléments tragiques qui de concert avec le reste du film en font un récit aussi sombre, loufoque qu’amusant.

– Benoit Mercier

Fantasia 2011, Jour 14: Éloge d’UN GÉNIE, DEUX ASSOCIÉS, UNE CLOCHE-une arlequinade en guise d’oraison

Le western-spaghetti savait qu’il allait mourir. Il s’y préparait déjà depuis quelque temps. Pistolet rayé en main, de plus en plus recouvert de poussière, il est allé crever dans des décors de plus en plus en plus délabrés, évocation de l’agonie du genre. Dans Keoma de Castellari, c’est dans les magnifiques yeux bleus de Franco Nero qu’on pouvait percevoir la mélancolie de l’inévitable décès. Un dernier magnifique râle.
Juste avant l’ultime souffle, un autre regard bleu, rieur celui là, avait décidé de s’en moquer. Mario Girotti. Terrence Hill. Son nom était Personne. À l’époque, il semblait étrange que le maestro Sergio Leone prête sa voix tonitruante à la comédie Mon nom est Personne. Aujourd’hui, on sait que c’était assurément le champ du cygne dont le genre avait besoin. 
Dans ce film, Personne est l’incarnation même du Western-spag, donnant un second souffle au western classique, incarné par Henry Fonda. Il  sait cependant que sa fin à lui aussi est proche. Il s’appelle Personne parce qu’il  est un bâtard, un fils illégitime et abandonné. Personne ne pouvait sauver le western-spag, mais il pouvait tout au plus lui donner ses dernières lettres de noblesses et sa part de latin. Avec un grand sourire.
Quand le séminal Fistfull of dollars de Sergio Leone sorti en 1964, c’était évident pour tous qu’il était un transposition de fortune du Yojimbo de Kurosawa. Probablement pour cette raison, l’autre géniteur du genre fut laissé de coté assez rapidement. A fistfull of dollars, c’est aussi et surtout l’Arlequin, serviteur de deux maitres de Goldoni. L’ombre grimaçante de la Commedia d’ellarte était penchée depuis quelques temps sur le Western Spag. Plus que tout autre, c’est Terence Hill qui aura été son Arlequin; joueur de tour, acrobate ,arnaqueur, séducteur, faussement niais et au cœur de la lutte des classes.

C’était un privilège de voir Un génie, deux associés, une cloche dans les conditions offertes par Fantasia hier. 

Elles permettaient d’appréhender pleinement sa richesse. Traversé d’une quantité de teintes jaunâtres, parfois volontaires et parfois fruit de la patine du temps, la poussière semblait dorée et la lumière encore plus…ce qui renchérissait l’impression de voir une histoire provenant d’un monde mythique et fantasmé.

Terence Hill y reprend son archétype de Personne. Cette fois, il est Joe Merci, un peu comme Yojimbo deviendra Sanjuro. C’est le même personnage. Notez son nom, il est important: C’est un remerciement (au genre?) mais cette aussi le mot « mercy » (pitié). Joe n’est pas un tueur. C’est un Trickster, un joueur de tour.

Sa fonction d’Arlequin confère à Joe une conscience métatextuelle des codes du récit (Arlequin s’adresse souvent à la foule dans la comeddia dell’arte). Il porte le costume doré de circonstance (littéralement couvert d’or!) que doit porter tout bon Arlequin. Il va même jusqu’à dire à un vieil indien de quitter à gauche de l’écran parce qu’il représente le passé! Il n’a pas besoin de tirer de son pistolet et quand il le fait, les lois de la physique lui obéissent: Joe Merci a un compère et c’est le réalisateur. Merci connait tellement bien les mécanismes de son monde qu’il est capable d’élaborer les arnaques les plus complexes et de retourner  toutes les situations à son avantage. Après tout, il est l’incarnation d’un genre qui trotte vers ses derniers milles. Il en a vu d’autre et il sait qu’il ne peut pas perdre. Il n’a donc pas besoin de tuer. Il porte une  petite sonnerie à son cou pour se rappeler les différentes étapes à suivre de son plan étourdissant de complexité, huilé au quart de tour.
Attendez…il porte une sonnerie à son cou? C’est lui la cloche du titre?Mais qui donc est le génie et qui sont les deux associés? Est-il possible que nos héros occupent tour à tour chacune de ses fonctions? 

Si. 
Le titre est un indice. Ça les aminches, on appelle ça une ARLEQUINADE.

 Une arlequinade, c’est une trinité de personnages en interaction étroite avec deux antagonistes. Arlequin, Pierrot et Colombine forment la base. Pantalon et le Clown sont les menaces extérieures (rappelons que Terence Hill continuera à jouer plus tard dans des arlequinades et que son personnage  prendra le nom de…Trinity!).

-Arlequin=Terence Hill, Joe Merci
-Pierrot (le lunaire, le distrait, celui qui se fait exploiter par Arlequin)=  Robert Charlebois dans le rôle de Locomotive Bill
-Colombine,(naïve, pure et amoureuse des deux) = Miou miou dans le rôle de Lucie
-Pantalon (le fourbe, l’avare, la cruel, l’alcoolique)= Patrick Mcgoohan en Major Cabot
-Le clown=Piero Vida dans le rôle de Jacky Jolly Roll.

Il est absolument accessoire de comprendre qui manipule qui. Il ne sert à rien de résumer cette histoire. Il est question d’un trio qui veut arnaquer le Major Cabot de 300 000$ et c’est tout ce que vous avez besoin de savoir. C’est une Arlequinade (forcément méta fictionnelle par moment) qui sert à annoncer que le rideau de cette commedia d’ellarte que fut le western spag va bientôt être tiré à jamais. Les italiens vont fermer le grand Théâtre d’Almeria. Le temps de quelques coups de feu, le théâtre populaire et le cinéma de genre se sont rejoint.
 Tout le splastick du monde, tous les gags et les scènes d’actions ne pouvaient étouffer l’oraison joyeuse et assumée qu’est Un génie… beaucoup plus profond qu’il ne veut bien le laisser paraitre, à l’instar du personnage de Joe Merci (Merci pour la ride. Mercy for me!)
Je ne passerai pas sous silence la généreuse présence hier de notre héros national du rock à la fin du visionnement. Tour en tour la cloche, le génie et l’associé, surprenant de désinvolture, Charlebois campe son personnage de métis récalcitrant, locomotive Bill, avec une énergie de…well, de rock star. C’est aussi un plaisir d’entendre son doublage en français « normatif » s’écrouler en roulements de R, typique de notre joual galopant.  Leone lui aura d’ailleurs demander de se restreindre à ce niveau là; Charlebois sonnait bien trop comme un nègre (pas quelque chose qu’on entend à tous les jours hein?) Ironiquement, avec son teint exagérément rouge et ses cheveux frisés, il était probablement difficile pour les italiens de se figurer d’où il venait.
Émouvant moment où notre histoire rejoignait celle d’un genre ne nous appartenant pas. Charlebois ne fut pas laconique avec ses anecdotes.

On apprend que Damiani et Leone ne s’entendait pas particulièrement bien, Leone étant un anarchiste de droite et Damiani un un communiste obsédé par le thème de la lutte des classes. En tant que producteur, il réalisa quand même la scène d’ouverture, inspirée de ses propres films, comme s’il passait le témoin à Damiani au sein de son propre film. Étaient-ils  les deux associés du titre, à leur insu? Forcément, parce que le véritable  génie, c’est Ernesto Gastaldi, scénariste du film (et donc du titre). Morricone serait donc la cloche. On ne dira jamais assez à quel point le grand génie du western spag est autant Gastaldi que Leone. La métatextualité de cette Arlequinage est si vertigineuse qu’elle va jusqu’à la conception du film.

Nous apprendrons également que Leone avait initialement approché Charlebois après avoir vu une de ses performances à Cannes. Il voulait lui faire jouer un assassin dans un film qui se serait intitulé What’s up with you Humpty Dumpty? Charlebois refusera et se fera contacter plus tard pour jouer dans le film de Damiani. Il passera l’essentiel du tournage chaud comme une botte et gelé comme une balle. On sait maintenant que Leone voulait faire Les Valseuses version western, d’où la présence de Miou Miou (et d’un canadien français qui peut parler anglais pour remplacer Depardieu?)

Charlebois prendra quelques cuites avec Mcgoohan avec lequel il s’entendait très bien (étant le seul à parler l’anglais sur le plateau) qui, en bon irlandais,  » déjeunait au gin tonic le matin ». Il jouera quelques jours sur le piano de Debussy, jammera chez Morricone et ne se pointera pas pendant une journée de tournage pour cause de gueule de bois, prétextant un congé de Pâque. Ce qui mettra Leone en beau joual vert (J’ai réussi à ploguer cette phrase! Je peux quitter…)

C’est un magnifique cadeau que nous a fait Robert Charlebois et  les gens de Fantasia.
Les Mystérieux étonnants  vous en remercie du fond du cœur.



-FRANCIS OUELLETTE

Mystérieux Étonnants #228Captain America: The First Avenger

Cette semaine, Captain America: The First Avenger du réalisateur Joe Johnston mettant en vedette Chris Evans, Hugo Weaving, Hayley Atwell et Sebastian Stan. Bien sûr, comme à l’habitude, nous vous partageons également les dernières nouvelles sur l’univers de la culture populaire: BD, cinéma, jeux vidéos, télévision, etc.

Diffusion originale: 25 juillet 2011
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Fantasia 2011, Jour 8: Detention

Detention réalisé par Joseph Kahn est la réponse du réalisateur à ce qu’il qualifie des films prévisibles provenant tout droit d’Hollywood. C’est avant un tout un long-métrage inclassable qui emprunte à divers genres cinématographiques tels que le « Slasher » et les films de John Hughes en y incorporant du voyage temporel et des éléments graphiques à la Scott Pilgrim. Il s’agit d’une oeuvre qui va à cent milles à l’heure aux personnages attachants et à l’histoire complètement éclatée.

Riley (Shanley Caswell) est la seule jeune adolescente engagée et végétarienne de son l’école secondaire. C’est également quelqu’un de très maladroit qui n’a pas la cote de popularité auprès de ses camarades de classe. Alors que la fin de l’année scolaire approche à grands pas, elle devient la proie d’un tueur en série qui a emprunté l’identité de Cinderella, un personnage de film d’honneur dont le deuxième opus cinématographique vient tout juste de sortir en salle. En plus de cette menace qui pèse constamment sur ses épaules, l’une de ses meilleures amies vient de mettre le grappin sur Clapton Davis, le garçon le plus cool du collège pour qui Riley a un faible.

Sans vous perdre, et me perdre par la même occasion, c’est ici que j’arrête mon résumé de Detention. Car si à priori la prémisse du film est simple, elle se complexifie de manière exponentielle ou fur et à mesure que celui-ci progresse. Tandis que le tueur risque d’apparaitre à tout moment, les élèves de l’école se font terrasser par Cinderellla qui tue sans discrimination. Ces séquences, qui par ailleurs sont très efficaces, contrastent avec le reste du récit qui demeure sinon coloré, rempli d’une énergie positive et contagieuse. Les images infographiques viennent appuyer le long-métrage en rajoutant des informations supplémentaires sur les personnages ou les situations, une technique efficace et qui aurait pu basculer facilement dans l’inutilité à en devenir agaçante.

Les références à la pop culture d’aujourd’hui et des derniers 15 ans font légions et sont davantage destiné à un public composé de jeunes adultes. Celles-ci défilent à une vive allure et il faut être attentif pour ne pas en manquer une. C’est d’ailleurs au milieu de ce flux continu de gages et de clins d’oeil que des informations vitales au déroulement de l’histoire nous sont transmises, ce qui rend de Detention difficile à suivre, surtout quand le film s’emballe en deuxième partie et que les notions de voyages temporels sont mises de l’avant. Malgré le caractère excentrique du film, les différents genres se marient bien afin de composer une oeuvre homogène et plausible que l’on questionne qu’à de rares reprises. La distribution composée d’interprètes peu connut son juste et leur jeu vraisemblable, une tâche qui était certainement difficile si l’on considère la dimension déroutante du scénario.

Malgré quelques difficultés au niveau de la continuité, on sort de notre visionnement avec le sentiment qu’on a assisté à quelque chose de nouveau qui à su tiré des films culte des dernières années afin d’en ressortir un cocktail très sucré et dense, mais pas moins pour autant rafraichissant.

– Benoit Mercier

Fantasia 2011, Jour 8: Klovn The Movie

Klovn un film danois du réalisateur Mikkel Nørgaard est la suite d’une populaire émission de télévision au caractère humoristique qui a remporté un grand succès auprès du public et qui fut diffusée le temps de 6 saisons au Danemark.

La bonne nouvelle c’est que vous n’avez pas besoin d’avoir vu la télésérie pour vous initier à l’univers de Frank Hvam et Casper Christensen, les deux protagonistes principaux de l’histoire autour desquels se générera une multitude de situations aussi hilarantes que malfaisantes.

Frank vient de découvrir que sa conjointe est enceinte, un évènement qui viendra chambouler la vie de cet «adulescent» qui parvient à peine à s’occuper de lui-même. Pour prouver à sa copine qu’il a l’étoffe d’un bon père, il amènera lors d’une excursion de canot Bo, un jeune garçon de 13 ans dont le couple à la garde durant quelque temps. Cette situation ne fera pas du tout plaisir à son ami Casper qui utilise chaque année ce voyage comme prétexte afin de s’éloigner de sa femme et pour littéralement coucher avec tout ce qui bouge.

La comédie est citée par moment comme un sous-genre auquel il ne faut pas porter un grand intérêt. Comme si rire ne pouvait pas être justifiable le temps d’un film. Il faut dire que le genre a souvent surutilisé les mêmes recettes et qu’il est difficile de dénicher une comédie qui ose se lancer dans de nouveaux sentiers. Ce n’est heureusement pas le cas de Klovn qui sait surprendre en allant s’abreuver dans un type d’humour excessivement mordant et cynique que l’on voit que rarement ici et qui ferait certainement un tollé.

Aucune thématique n’est tabou, que ce soit l’homosexualité refoulée de Casper aux blagues dirigées vers le pénis du jeune Bo, tout est permis. Sans toutefois tomber dans la grossièreté et la gratuité, l’oeuvre traite surtout de sexualité et de perversions diverses en nous projetant dans des situations impossibles pour lesquelles Frank et Casper sont passés maîtres dans l’art d’empirer. L’une des plus marquantes est sans aucun doute celle où Frank, voulant bien agir, offre un « collier de perles » à sa femme endormie et emmitouflée dans les couvertures. Celle-ci se révèle à être sa belle-mère, atteinte à l’oeil par le sperme de son gendre, elle devra porter un cache-oeil pour le reste du film. Nous sommes loin de la comédie québécoise gentille. On se doute bien qu’un humour particulièrement danois vient imprégner l’oeuvre qui traite par moment et sans retenue des sujets comme la pédophilie.

Klovn demeure un film qui ne fait pas dans l’humour de bas étage. Il ne faudrait pas croire en lisant ce compte rendu qu’il s’équivaille aux comédies hollywoodiennes où la simple mention de la sexualité ou celle d’un organe génital a pour but de déclencher le rire. Si le scénario peut-être démesuré et extrêmement comique, ces scènes sont entre coupées de longues séquences où c’est davantage le côté humain de personnages et le malaise qu’ils dégagent qui sont mis de l’avant. En effet, récit est sinon plutôt «calme» et tombe qu’à de très rares reprises dans l’humour outrageux ce qui rend encore plus les scènes comiques est efficaces, puisqu’elles viennent nous prendre totalement par surprise. Cette dimension est enchéri lorsque l’on nous présente sans crier gare des parties de l’homme dans sa nudité la plus complète.

Malgré leurs faiblesses et leur comportement discutable, on demeure attaché aux personnages. Le lien qui se développe entre Frank et Bo est crédible et peut même s’avérer à être touchant.

L’esthétique de l’oeuvre qui n’est pas sans rappeler les téléséries américaines The Office ou Curb Your Enthusiasm était le choix visuel parfait pour nous raconter cette histoire de déchéance profondément humaine. Une comédie qui vous hantera plusieurs heures après votre visionnement… peut-on vraiment dire ça souvent?

– Benoit Mercier