S’étant fortement inspiré du Livre d’Ézéchiel, troisième de l’Ancien Testament, dont son passage La Vallée des Ossements, les frères Yoav et Doran Paz ont créé une version 2.0 de l’Apocalypse dans le film d’horreur israélien Jeruzalem.
Filmé illégalement ou avec un permis de documentaire dans certains des lieux les plus Saints de Jérusalem, et donc de la planète tout entière, on y retrouve trois jeunes touristes américains qui y sont durant le Yom Kippour. Leur timing est plus que fâcheux puisqu’une des portes de l’Enfer s’ouvrira en ce soir-là, ramenant les morts à la vie dans une forme mi-ange-mi-zombie (et ainsi que d’autres monstres à la King Kong et Marshmallow Man qui sont inutiles au récit). Nos héros se retrouveront alors prisonniers de la Vieille Ville qui est mise en quarantaine par l’Armée et ils devront faire tout pour survivre. Si c’est possible.
Le film est raconter entièrement de la perspective des lunettes Google Glass endommagées d’une des personnages et s’ajoute à cela une utilisation inspirée des applications de géolocalisation, de médias sociaux et de reconnaissance faciale qui amène une approche narrative innovatrice, mais qui peut repousser certains spectateurs. Le tout permet de nombreuses situations amusantes et un plan final de génie.
Bien que les véritables fans d’horreur n’y trouveront pas leur compte, car ce n’est pas bien épeurant; qu’on y retrouve bon nombre de clichés et d’incongruités (comme le fait que la maison au New Jersey a des palmiers); et que les nombreuses gimmicks utilisées par les frères Paz sont plus qu’évidentes, on passe un très bon temps à l’écoute de ce film qui ne saura sûrement pas réellement plaire aux critiques, mais qui rejoindra à coup sûr un large public. (Mais, tous s’entendront que ces cinéastes sont forts, qu’ils ont un talent évident.)
Enfin, étant le tout premier film d’horreur israélien présenté à Fantasia en 19 années, le tout amène un vent de fraîcheur tant sur le festival que sur cette riche cinématographie nationale qui baigne trop souvent dans les drames (de guerre, de religions ou familiales). Mais, Jeruzalem est-il réellement un film israélien? On pose la question, car les frères Paz semblent avoir fait tout en leur possible pour que ce soit une œuvre internationale. Et ils ont réussi!