Dans quelques minutes, je vais rencontrer un démon qui hante mes cauchemars depuis plus de 18 ans. Doug Bradley. Pinhead, figure impériale de la franchise des HELLRAISER. Je suis terrorisé. Je sais que je vais rencontrer l’acteur, mais je sais aussi que cette créature qui me fascine vit en lui.
Je fais une blague au public pour me détendre: D’une voix grave, j’échappe un “YOU opened the BOX…HE CAME…” Le gens ricanent. Je suis toujours aussi nerveux.
Des années durant, Pinhead m’a suivi de très près dans mes songes. Au début tel un monstre sous le lit, ensuite, comme un totem, un archétype, jusqu’à devenir un démon intime. Je suis, il va sans dire, obsédé par HELLRAISER, Clive Barker et les Cénobites. Les minutes s’étirent. L’attente est déchirante. La porte s’ouvre, il entre.
Sa démarche est reconnaissable entre milles. Elle est souveraine, rien de moins. Un frisson me traverse l’échine. J’entends les notes de carillon de la trame sonore de Christopher Young. Bradley s’assoit. Je regarde son visage qui est traversé de rides profondes qui forment véritablement une grille sur sa tête chauve. En vieillissant, il ressemble de plus en plus au démon qu’il incarne depuis plus de 20 ans.
En fait, tout le long de l’entrevue, je serai incapable de dissocier dans mes questions l’acteur et sa création. Malgré moi, je m’adresserai souvent à lui en tant que Pinhead. Ma bouche est pâteuse. Je l’ouvre péniblement. L’entrevue commence. Time to play!
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