Fantasia 2015 – Jeruzalem

Jeruzalem - Copy

S’étant fortement inspiré du Livre d’Ézéchiel, troisième de l’Ancien Testament, dont son passage La Vallée des Ossements, les frères Yoav et Doran Paz ont créé une version 2.0 de l’Apocalypse dans le film d’horreur israélien Jeruzalem.

Filmé illégalement ou avec un permis de documentaire dans certains des lieux les plus Saints de Jérusalem, et donc de la planète tout entière, on y retrouve trois jeunes touristes américains qui y sont durant le Yom Kippour. Leur timing est plus que fâcheux puisqu’une des portes de l’Enfer s’ouvrira en ce soir-là, ramenant les morts à la vie dans une forme mi-ange-mi-zombie (et ainsi que d’autres monstres à la King Kong et Marshmallow Man qui sont inutiles au récit). Nos héros se retrouveront alors prisonniers de la Vieille Ville qui est mise en quarantaine par l’Armée et ils devront faire tout pour survivre. Si c’est possible.

Le film est raconter entièrement de la perspective des lunettes Google Glass endommagées d’une des personnages et s’ajoute à cela une utilisation inspirée des applications de géolocalisation, de médias sociaux et de reconnaissance faciale qui amène une approche narrative innovatrice, mais qui peut repousser certains spectateurs. Le tout permet de nombreuses situations amusantes et un plan final de génie.

Bien que les véritables fans d’horreur n’y trouveront pas leur compte, car ce n’est pas bien épeurant; qu’on y retrouve bon nombre de clichés et d’incongruités (comme le fait que la maison au New Jersey a des palmiers); et que les nombreuses gimmicks utilisées par les frères Paz sont plus qu’évidentes, on passe un très bon temps à l’écoute de ce film qui ne saura sûrement pas réellement plaire aux critiques, mais qui rejoindra à coup sûr un large public. (Mais, tous s’entendront que ces cinéastes sont forts, qu’ils ont un talent évident.)

Enfin, étant le tout premier film d’horreur israélien présenté à Fantasia en 19 années, le tout amène un vent de fraîcheur tant sur le festival que sur cette riche cinématographie nationale qui baigne trop souvent dans les drames (de guerre, de religions ou familiales). Mais, Jeruzalem est-il réellement un film israélien? On pose la question, car les frères Paz semblent avoir fait tout en leur possible pour que ce soit une œuvre internationale. Et ils ont réussi!

– ‘xim Sauriol

Fantasia 2015 – Célébrer la diversité des extrêmes

FANTASIA2015FIRSTNEWSDe l’Éthiopie à la Norvège, en passant par Israël, la Corée du Sud, une trentaine d’autres pays et, bien sûr, notre belle province, le festival Fantasia se surpasse une dix-neuvième fois dans le partage de son amour inconditionnel et fort communicatif du septième art international et dans la célébration de la diversité des extrêmes. Pour reprendre un slogan fort connu, disons qu’on est ici en présence de l’United Colors of Fantasia et que c’est FANTASTIQUE.

Ce festival légèrement déjanté promet de nous projeter encore cette année hors des sentiers battus d’Hollywood, loin des œuvres édulcorées et aseptisées, pour nous entraîner dans un environnement où l’audace y règne en roi et maître. Comme Christophe Colomb et l’équipage de ses caravelles, un nouveau monde s’offre à nous, et ce, à chaque film projeté. Bien sûr, pour confirmer la règle, il y a quelques exceptions telles qu’Ant-Man et la présence en chair et en os de Kevin Bacon (mais pour Cop Car, un film indépendant fort prometteur).

C’est du mardi 14 juillet au mardi 4 août, principalement dans son quartier général habituel qu’est l’université Concordia, que se déroulera cette édition qui met en vedette plus de 400 films (soit exactement 135 longs métrages et tout près de 300 courts-métrages). Avec autant d’œuvres de qualité, il est bien difficile de présenter le tout en un court billet de blogue, même en une seule conférence de presse (qui a eu lieu aujourd’hui même en matinée).

Mais, n’est-ce pas qu’une grande partie du plaisir de Fantasia réside à feuilleter le programme officiel et y lire les textes de présentations toujours judicieusement écrits? À construire son propre Fantasia? (Saluons que cette année, ils semblent un peu plus courts et concis, ce qui laisse plus de place aux images du film.)

Mais, comment passer sous silence la projection de Turbo Kid (de nos amis de Roadkill Superstar); la mégaproduction japonaise Attack On Titan (l’adaptation du manga qui clôture le festival), le documentaire The Visit (qui parle de ce qui arriverait si un extraterrestre visitait la Terre); le film d’horreur israélien Jeruzalem (qui s’inspire de la religion juive), le film produit avec moins de 200 $ Who Killed Captain Alex?: Uganda’s First Action Movie, les scènes d’action invraisemblables de l’œuvre bollywoodienne Singham Returns? Etc.? Etc.? Etc.?

Notons enfin que c’est le véritable passionné du cinéma de genre Sébastien Diaz qui agit comme porte-parole. Lors de la conférence de presse, il a déclaré que malgré qu’il soit allé dans tous les grands festivals du monde, Fantasia reste son préféré dû par l’ambiance survoltée qui règne en salle et les découvertes obscures qu’on y fait.

Et que, pour plus d’informations, vous pouvez suivre directement le festival via sa page Facebook, son compte Twitter, son compte Instagram et, bien sûr, son site web.

Tant à notre émission en baladodiffusion qu’ici sur notre blogue, on se fera un plaisir de couvrir le festival de long et en large. D’ici-là, d’ici à ce que nos rêves de cinéphiles se concrétisent sous les cieux de Fantasia, on se fait des ‘’réserves de sommeil’’. Et vous?

– ‘xim Sauriol