En cette période d’Halloween, c’est le moment idéal pour se pointer au club vidéo et voir ou de revoir des films d’horreur d’hier et aujourd’hui (surtout d’hier quand on y pense). Personnellement, cette année, j’ai décidé d’aller en profondeur dans la sélection des studios de Hammer Films afin de découvrir découvrir un peu ce que leur librairie de longs-métrages pouvait contenir, mis à part Horror of Dracula, The Mummy et Curse of Frankenstein, qui sont probablement les plus cités et classiques, quand on parle de la maison de production britannique.
Donc ayant dernièrement vu plus d’une vingtaine de films (avec encore une autre dizaine sur mon watchpile), avoir épluché une biographie de 300 pages et maté un documentaire de 2 heures sur leur histoire, je me suis dit que le moment était propice pour vous offrir un top 5 des films de la Hammer à ne pas manquer! S’il y a bien quelque chose qui caractérise la filmographie du studio, c’est l’extrême polarisation entre les bons coups et les plus minables, car le ce studio était capable des deux, ce qui explique certainement en partie pourquoi certains vénèrent certaines productions et que d’autres méritent de rester aux oubliettes! Notez au passage que Horror of Dracula, The Mummy et Curse of Frankenstein du maitre Terence Fisher sont laissés à sécher parce qu’ils sont des évidences et que la plupart des amateurs de films d’horreur les auront croisés d’une façon ou d’une autre dans leur périple dM movie Nights. Bien entendu, ce top 5 reste subjectif, car il semble que la science ne soit pas encore assez avancée pour juger convenablement la Hammer, bien que des travaux soient surement en cours.
#5: The Gorgon (1964), Terence Fisher
Dans un petit village isolé, la population locale est terrorisée par une gorgone (une sorte de sœur jumelle de la méduse), à qui elle sacrifie un étranger lors de pleines lunes. Une cérémonie qui le transformera en pierre après avoir soutenu le regard de la gorgone répondant au doux nom de Megaera. Ces sacrifices sont accompagnés d’un frauduleux rapport d’autopsie signé par le docteur campé par Peter Cushing, puis approuvé par les autorités du village, question de rendre tout ça « accidentel » pour les familles des disparus. Quand le fils d’un disparu se rend au village accompagné par un réputé docteur de l’extérieur (Christopher Lee) pour enquêter lui-même sur la mort de son père, il se frottera à l’ordre établi de la population terrifiée et à la gorgone qui attend son prochain sacrifice.
Ce qui est particulier avec The Gorgon, c’est d’avoir Peter Cushing en vilain et Christopher Lee en bon dans le même film, ce qui est rarissime pour les productions de la Hammer! Et si l’ambiance, les couleurs et les décors sont dignes des meilleurs du nom Hammer, on ne peut en dire autant de la gorgone, qui aurait gagné être plus qu’une femme avec des serpents en plastique sur la tête. Pour citer Christopher Lee: « La seule chose qui ne va pas avec la gorgone, c’est la gorgone! » Il en reste que cet « effet spécial » pas si spécial lui donne un charme ironique, qui nous rappelle la fragilité des films du studio britannique.
#4: Frankenstein Must be Destroyed (1969), Terence Fisher
Cinquième entrée sur sept dans la série des Frankenstein et cinquième mettant l’essentiel Peter Cushing dans le rôle du Baron. La série avait toujours été plutôt sombre et macabre, mais le cinquième volet a réussi à monter la barre encore plus haute, avec un Frankenstein complètement assumé et assuré dans sa personnalité diffamatoire et démoniaque, appuyé par le sérieux talent de Cushing dans le rôle qu’il semble maitriser parfaitement. Afin de mieux poursuivre ses expériences sur les cadavres, il force un jeune médecin, de qui il connait les tendances illicites, par chantage à l’aider dans ses travaux et s’installe chez lui pour se cacher des autorités. Dans une scène particulièrement vile, il se permet même de violer la femme du médecin pour ensuite la forcer à garder le silence! Il s’agit d’un film particulièrement dense, sans temps mort qui vient redonner un peu de noblesse à la maison de production qui en est en 69 à ses dernières bonnes années. Mon préféré de la série!
#3: Dracula A.D.1972 (1972), Alan Gibson
Sixième opus sur sept des Dracula avec Christopher Lee est à mon opinion le meilleur depuis l’original de 1958. La Hammer avait le don de surprendre ses spectateurs ici et là, soit en offrant un incroyablement drabe bouillon de réchauffé d’un mercredi midi… ou en ajoutant une épice secrète à un concept pour en faire une potion magique! Dans ce cas, c’est l’épice! Qu’arriverait-il si Dracula était réveillé 100 ans plus tard, à l’époque actuelle par un serviteur de l’époque (Johnny Alucard… get it?) et affrontait le descendant de Van Helsing (Peter Cushing qui revient à la franchise, enfin)? On a donc un Dracula qui se passe en 1972, dans un genre de « Londres actuel », avec cheveux, funk, drogues et Caroline Munro qui s’avère être très efficace, en plus de contenir deux affrontements séparés entre le Conte et Van Helsing, un en 1872 dans une voiture d’époque avec chevaux et une autre en 1972 dans une vieille église. Beaucoup d’action, beaucoup de Christopher Lee et beaucoup de 70’s
#2 The Devil Rides Out (1968), Terence Fisher
Normalement vu par plusieurs comme le meilleur Hammer, le film met en vedette Christopher Lee en maître de l’occulte qui vient sauver un jeune homme à l’aide de son ami d’une secte où il se serait fait voler son âme par le Diable. Néanmoins, la secte garde un certain pouvoir sur le jeune homme qui doit être surveillé jour et nuit par Lee, dans un manoir où le Diable sera de plus en plus présent, en envoyant des malédictions ou en kidnappant des occupants. L’histoire avance très vite, il n’y a aucun moment long ou qui tente d’étirer la sauce et les effets spéciaux (nombreux!) ont relativement bien vieilli! Le « méchant » du film est interprété par Charles Gray, ce qui fait que les plus geeks d’entre nous seront fascinés par l’affrontement Scaramanga/Bloffeld. Si vous ne savez pas de quoi je parle, un indice: 007…
Un Hammer essentiel, le favori de Lee, avec un scénario truffé de surprises vous attend! Aucun amateur du studio ne devrait passer à côté de cette petite gemme qui demeure à ce jour enterrée socio-temporellement sous Night of the Living Dead et Rosemary’s Baby… dommage.
#1 Brides of Dracula (1960), Terence Fisher
Sorte de suite directe à Horror of Dracula, mais sans Dracula, Brides raconte l’histoire d’une étudiante qui libère accidentellement un jeune homme « prisonnier » de sa mère dans un château où elle doit passer la nuit. Nous découvrons immédiatement que le jeune homme est un vampire et que sa mère l’avait enfermé au château pour éviter qu’il ne décime le village à coups de dent. Entre en scène Peter Cushing, dans son rôle du savant Van Helsing qui va prendre la situation en main like a boss! Moman et ti-gars vont se faire ramasser à coups de talent d’acteur de Cushing qui leur déclare la guerre! Tellement d’action, de sang et de Peter Cushing, donc ça en fait le film Hammerien parfait! Violent à souhait, surprenant à souhait et bien foutu à souhait, il s’agit DU film que je montrerais à n’importe qui voulant appréhender le style et l’âme du studio. Vampires, Cushing, érotisme gothique, technicolor et direction photo impeccable, c’est ÇA la Hammer!
Oh… ai-je mentionné que la Hammer a aussi produit de la marde? Ah d’accord. Donc, la prochaine fois je vous parlerai des 3 plus infâmes et irrespirables de leurs tentatives de vous faire les poches en plus de vous faire perdre 90 minutes de votre vie!